Le meilleur ?
Sûrement pas. Mais peut-être
le meilleur moyen de le découvrir
avant de se lancer dans son
oeuvre immense.
Cet album proposé il
y a quelques temps déjà
par Sony/Columbia permet de
voir en gros l'évolution
du célèbre trompettiste.
Ca commence par "All blues"
et "So what" deux
monuments de l'incontournable
"Kind
of blue"
de 59. Rien à dire. C'est
la perfection faite jazz.
On
y trouve, entre ces deux titres
superlatifs, un thème
de Thelonius Monk appelé
''Round midnight". C'est
du même niveau que les
deux titres précités.
Ensuite on a droit à
un extrait du non moins célèbre
et estimable "Sketches
of Spain"
de 60. C'est "Saeta"...
que je trouve assez quelconque.
Personnellement je n'aurais
pas choisi celui-là.
Après il y a un titre
de "Miles at the Carnegie
Hall" de 61. C'est "Someday
my prince will come", reprise
d'une chanson de film. C'est
correct, sans plus.
Avec "Pinochio" de
"Nefertiti" période
précédant celle
dite "fusion" on est
trop dans les stéréotypes.
Bref, je n'aime guère.
Ensuite on a droit bien sûr
à un titre de "Bitches
brew",
sûrement le plus intéressant
album électrique de Miles
Davis. C'est "Miles runs
the voodoo down". Superbe.
Avec
"Jean Pierre" on revient
sur terre. Petite mélodie.
Son agaçant. Rien de
très essentiel. En plus,
c'est tiré d'un album
live où il y avait sûrement
autre chose à retenir
(voir ICI).
Après on aborde la dernière
période de Miles Davis
que je trouve peu passionnante.
Soit un quelconque extrait de
"Decoy"
appelé "what it
is", deux de "You're
under arrest",
c'est "Time after time"
(un cover de Cindie Lauper)
et un "Human nature"
inconsistant.
L'album se termine en beauté
avec "Miles" (qui,
je crois, s'appelle "Milestones"
sur l'album du même nom
chroniqué ICI).
Ce titre superbe est du niveau
des premiers morceaux tirés
de "Kind of blue".
Incontournable.
Au final, on a droit à
un album assez incomplet montrant
un Miles Davis perdant peu à
peu de sa créativité
pour devenir quelconque et même,
c'est un comble, à la
traîne et par la même
occasion, lui aussi victime
de l'escalade technologique
des années 80.
Et
on pourrait regretter que le
profane ne puisse ici découvrir
quelque chose de "Big
fun" et
"Get
up with it"
étonnamment ignorés.
Mais peu importe. Si tu as aimé
la presque totalité des
titres, il serait étonnant
que tu ne découvres pas
sous peu les deux albums susdits.