Miles
Davis était grand. L'orchestre
qui l'accompagne aussi... mais
pas forcément pour les
mêmes raisons. La trompette
de Miles est toujours sensuelle
et imprévisible. Les
arrangements de Gil Evans parfois
froids et attendus. La rencontre
des deux donne cet album par
moments excellent mais pas génial.
Miles Davis y transcende cette
oeuvre un peu mièvre
nommée "Concerto
d'Aranjuez" qui n'est pas
d'Aranjuez mais de Rodrigo,
il est judicieux de le savoir.
"Solea" est l'autre
grand moment de ce disque :
sensualité du jeu de
Miles Davis et orchestre fiévreux,
le tout dans un envol très...
euh... ibérique. Ces
douze minutes - qui semblent
en durer une tant le plaisir
est intense - ravissent par
le phrasé jubilatoire
et très communicatif
de Miles Davis et par le swing
tendu de l'orchestre attentif
à ne pas gêner
le maître.
Le reste est loin de me convaincre
: thèmes un ton en dessous,
arrangements d'Evans souvent
glacés et même
claironnants et ça sonne
même parfois comme une
fanfare militaire.