Angèle
Marcel Pagnol (1934)
Tu
le savais peut-être pas, ami
lecteur cinéphile, mais "Angèle"
de Pagnol (de l’académie
française) fut l’adaptation
du livre "Un de Baumugnes"
(ICI)
de Giono (qui ne fut jamais de l’académie
française).
Le titre a changé, pourquoi
?
En
fait, je n’en sais rien. Peut-être
qu'en dépit du fait qu'il
y avait la déjà "vedette"
Fernandel bien visible sur l'affiche,
on voulait montrer que le rôle
le plus important fut celui d’Orane
Demazis (Angèle) dont tu
vois savoir que malgré son
incontestable talent, elle n’a
jamais eu un César. Pourquoi
? Eh bien parce qu’à
l‘époque, ça
n’existait pas, pardi !
Il est vrai qu’Orane donne
à ce film un peu ringard
une dimension supérieure
comme elle le fit par ailleurs de
belle façon dans d’autres
Pagnol comme Regain,
Marius, Fanny et
même César.
Et l’histoire me dirais-tu
?
Eh bien, il s’agit encore
d’Orane Demazis (c’est
Angèle, je te rappelle) qui
voit arriver dans son trou perdu
entre cigales, garrigue et oliviers
un gars de la ville, là-bas,
à Marseille ou pas loin,
avec un look cliché maquereau
de base (c’est Andrex, un
autre habitué aussi des "Pagnol")
qui lui dit qu’il est Brad
Pitt ou pas loin. Elle, un peu conne
sur les bords, le croit et se barre
avec lui, là-bas, à
Marseille, ou pas loin, pour arpenter
les trottoirs de la ville puis retourner,
plein d'usage et raison, vivre entre
ses parents le reste de son âge...
Enfin pas vraiment !
Car on l’a enfermée
dans la cave de la ferme (ça
fait un peu répétition,
ça non ?) avec un marmot,
cadeau d’un passé coupable.
Mais pourquoi est-elle revenue la
Angèle, hein ? ho ?
Eh
bien figure-toi que le valet Saturnin
de la ferme (c’est Fernandel,
un autre pilier de Pagnol, on le
trouve aussi dans Regain
en plus marrant et plus exubérant)
passant là-bas, en bas à
Marseille, ou pas loin, la rencontre
(le monde est petit) et la voyant
dans cet état la ramène
à la ferme au milieu des
cigales, de la garrigue et des oliviers,
pensant, couillon, que père
et mère vont l’accueillir
favorablement…
Il n’en est rien bien sûr
et de peur d’avoir la honte
face aux voisins, (même s’il
n’y en a pas) les parents
enferment la pauvre Angèle
dans la cave d’autant plus
désespérée
qu’elle n’a même
pas l’acént !
Bien sûr, il y a deux braves
gars ouvriers agricoles dont un
joué par Jean Servais (il
évoluera dans L’homme
de Rio bien plus
tard) qui a l’air de s’emmerder
un max à jouer ce rôle.
Il est un de Baumugnes (justement)
qui parle pointu alors que son patelin,
même si on sait pas où
il se trouve, c’est quand
même pas dans les Hauts-de-Seine
! Mais c’est pas grave car
il est amoureux d’Angèle
(voui). Du coup avec l’aide
de Fernandel qui joue le gars un
peu con mais sympa prêt à
rendre service, il réussira
finalement à faire en sorte
que l'histoire finisse par nous
arracher quelques larmes.
Bref, nous avons un film à
l’ancienne avec une mise en
scène des plus "classiques",
des acteurs qui plantent devant
la caméra pour débiter
leur texte pendant plus de deux
heures et une histoire un peu téléphonée
avec comme d’hab chez Pagnol
une chiée de bons sentiments.
Au
final, je préfère
le livre de Giono, c’est la
même histoire certes mais
avec l’agréable côté
littérature en bonus.
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un
autre grand moment
de cinéma
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Touche-à-tout de
génie, Björk
fut aussi actrice !
La
voici dans la scène
la plus parlante
de "La femme girafe
chez les Nippons"
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