Passons
outre la pochette qui pourrait
amener les plus sensibles à
faire marche arrière et
fonçons, pugnaces, vers
cette "special edition"
de l'album. Ne nous refusons rien.
Je consulte d'abord le livret
intérieur. J'y apprends
que cette oeuvre a été
composée en 98. Comme le
temps passe me dis-je en moi-même
(je me vois mal le dire à
quelqu'un d'autre, il y a comme
ça des plaisirs qui sont
solitaires). A l'intérieur,
les gars de la dixième
symphonie (ou inconnue, je ne
sais pas) posent, bien nourris
et chevelus. Il y en a même
un qui ressemble à Yngwie
le mégalo. Ca ne présage
rien de bon mais, faisons fi des
préjugés. Plus loin,
on voit quelques statues assez
moches qui me font penser à
la vidéo de Pink
Floyd à Pompei.
Il y a aussi les paroles dont
je me fous un peu. Symphony X,
ça s'écoute pour
la pêche. Si on veut des
textes recherchés, faut
aller voir ailleurs. Alors, passons
à la musique si tu le veux
bien. Tu veux ? Bon je mets mon
casque.
"Twilight in olympus",
ce sont d'abord des chansons qui
bazardent du heavy en veux-tu
en voilà. Mais pas un truc
hyper original. Non. Et tout dans
les poncifs du genre comme des
ronds-de-cuir tout à fait
banals et sûrement pas banaux.
Avec un petit rien de relent de
classique comme il se doit, un
chanteur qui hennit, une guitare
qui tricote, des claviers tonitruants
et une batterie qui pilonne. C'est
le cas dans "Smoke and mirrors",
"The relic", "Orion
the hunter" ou "In the
dragon's den".
Ensuite on a droit à un
petit passage où les Symphony
Xiens se la jouent malmsteeniens
en s'essayant à électrifier
le père Ludwig - enfin,
sa musique. Ca s'appelle "Sonata"
et c'est inspiré du Ludwig
susnommé. C'est limite
insupportable avec cet aspect
classichiant à mourir.
Heureusement, c'est très
court. Mais je me demande ce que
le père Beethoven en aurait
pensé. Sûr que ça
ne lui aurait pas enlevé
cet air atrabilaire qui l'a rendu
plus romantique que Mahler.
Il y a aussi du prog dans cet
album. C'est le cas avec "Through
the looking glass" et "Lady
of the snow" qui me font
beaucoup penser à ce que
faisait le groupe Kansas il y
a trois décennies. Tu ne
connais pas Kansas ? C'est bien
regrettable. Le premier titre
est assez hard, gonflé
de breaks, inondé de claviers
énervés, farci de
solos de gratte qui tarabiscotent
et un côté un peu
ampoulé pour soutenir l'ensemble.
Le second est plus réussi
de par sa plus belle mélodie,
son aspect moins débordant,
Allen (chant) se retient un peu
- de hurler bien sûr - et
Romeo (guitare) est plus fluide
- son jeu, pas lui.
On peut donc aisément conclure
que "Twilight in Olympus",
c'est comme qui dirait du metal-prog.