Guy
De Maupassant
Une
Vie (1883)
J'ai acheté ce bouquin
il y a trois ans, sans doute parce
que quelqu'un(e) m'avait dit que
c'était son roman préféré.
Il se trouve que j'ai revu quelqu'un(e)
récemment alors je me suis
enfin décidé à
le lire. Que voulez-vous, tout
ceci a besoin d'un contexte. Sans
contexte on ne lit pas. Et quand
on ne lit pas on végète
avant de sombrer dans l'enfer
de la drogue.
A sa sortie du couvent, Jeanne
hérite de la baraque familiale,
rencontre un type moustachu nommé
Julien et l'épouse. Au
XIXe siècle les hommes
moustachus avaient la cote. Seulement
Julien est un enfoiré et
Jeanne va en baver pendant tout
le roman, un peu comme princesse
Sarah mais en pire. Alors elle
pleure, chancèle et s'évanouit
avant de s'évanouir, chanceler
et pleurer pour finalement chanceler,
pleurer et s'évanouir.
Pour vous dire qu'elle n'a pas
eu une vie facile, Jeanne.
J'ai l'habitude, lorsque je lis
un Maupassant, de m'ennuyer avec
fermeté mais de trouver
un sens caché derrière
une phrase ou un paragraphe qui
révèle une facette
insoupçonnée de
ma personnalité secrète,
voire une facette totalement soupçonnée
de ma personnalité publique.
Ca n'a pas été le
cas avec "Une vie".
D'aucuns diront que cela est dû
au personnage principal qui n'est
pas un homme (Olivier ou Georges
dans ses autres romans) mais une
femme (Jeanne la maudite). Fatalement,
je peux me citer moi-même
dans ma critique d'"Eugénie
Grandet"
de Ludwig von Balzac et dire :
"je suis un peu resté
sur ma faim car l'identification,
vous le savez, joue beaucoup dans
l'intérêt que je
donne aux choses." Ceci mis
à part, "Une vie"
(qui est le premier roman de Maupassant)
suinte un peu le "Bovary"
et le Balzac et propose, comme
souvent, le portrait d'un milieu
social (la petite noblesse), d'un
lieu (la Normandie), une critique
toujours féroce du mariage,
de l'église, de l'éducation
des filles, de la condition féminine,
etc.
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