Tu le savais que Giono avait écrit des bouquins mineurs ?

Non ?

Alors, en voici la preuve : "Les grands chemins", ça s’appelle.
Pourquoi ce titre me dirais-tu si tu voulais, sympa, t’intéresser un peu à mes petites chroniques de bouquineur patenté ?

Eh bien, les grands chemins sont ceux (pas si grands que ça) de la vie, cette route sous le vent qui s'en va vers un ailleurs, longue comme un cri du cœur et sur la route de mon temps, qui va vers ailleurs, moi je n'entends que le vent et peut-être qu’aussi je m’égare et revenons à nos grands chemins où on a un routard dont le nom est inconnu. Il croise sur sa route un joueur de cartes qui le fascine. S’en suit un périple à deux on the road dans une amitié comme qui dirait virile, ternie de conflits sinon y’a pas d’histoire.

Livre de l’après-guerre, ce Giono, bien écrit de façon concise, est plus "cinématographique" que les précédents et il y manque quand même la fraîcheur, la poésie et le lyrisme des bouquins de la première époque. C’est plus sobre, un peu désabusé et moins prenant avec toujours les mêmes thèmes de personnages en errance qui se cherchent, vont quelque part, ils ne savent pas où, peut-être là où ils doivent trouver leur propre vérité alors que, l’autre jour je suis allé à pied dans la Crau, j’y ai rien trouvé.