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Un recueil de
nouvelles étonnant

Laura Agenda
J'aimerais que quelque chose
m'arrive quelque part (2023)


Laura Agenda (de son vrai nom : Sylvette Boulon) fait partie de cette nouvelle génération d'écrivains de tout à l'heure qui font des bouquins presque aussi passionnants à lire que le catalogue de la CAMIF, printemps-été 2023, je l'ai là sous la main, c'est fascinant.

"J'aimerais que quelque chose m'arrive quelque part" est un recueil de trois nouvelles qui parlent de personnages très dans l'air du temps qui est fait de tristesse, de solitude, d'incompréhension et en plus tout augmente.

Dans un style à l'inspiration fugace Laura Agenda tente de proposer un livre avec plein de mots pas forcément placés bêtement les uns après les autres et avec en bonus une jolie syntaxe même que c'est mieux que ce qu'écrit mon cousin dans ses rédacs.

Ca commence avec "Je crois bien que j'ai oublié de sortir le beurre" où Laura Agenda développe le concept de l'incommunicabilité entres deux êtres que tout sépare. D'un côté Max (c'est l'homme) qui - la nuit avançant - aimerait bien se sauter Christiane (c'est la femme) qui, elle, est préoccupée par le fait qu'elle a peur de ne pas pouvoir demain matin - si elle ne sort pas immédiatement le beurre du frigo - beurrer facilement ses tartines qu'elle aime tremper dans son cacao. Du coup, à la fin, Max s'en va sans conclure. En plus il est allergique au beurre.

Après, avec "J'aimerais que quelque chose m'arrive quelque part", l'auteur raconte un personnage désoeuvré qui s'emmerde tout seul chez lui en écoutant le dernier cd de Calogero. Au fil de ces quarante-cinq pages, Laura Agenda nous raconte les errances de son anti-héros, un mec vraiment trop con en quête d'un espoir futile et vain.

Avec la troisième et dernière nouvelle nommée "Si tu viens en retard, je serai plus là", on sent, palpable sous la plume de Laura Agenda, le désespoir sombre d'un homme qui, angoissé dans une sinistre gare de banlieue, alors qu'il vient de descendre du train sous la pluie, attend une femme dont le nom nous est inconnu. Durant trente pages assez chiantes au demeurant, il se demande, fébrile : "Et si elle arrivait alors que je suis parti ? Viendra-t-elle si je pars maintenant ? Et si je reste, est-ce qu'elle viendra quand même ? Est-ce qu'elle se fout de ma gueule cette conne ? Vais-je rater le match à la télé ?" De guerre lasse, le personnage finit par s'en aller sans qu'on sache si la femme est finalement venue.

Depuis, Laura Agenda, ayant tout dit dans cet excellent recueil de nouvelles, a cessé d'écrire. C'est bien dommage.

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un autre grand moment
de littérature
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Un jour, De Beauvoir et Sartre étaient allés assister au match OM-PSG !

- Tu trouves pas qu'ils sont mauvais aujourd'hui, Jean-Paul ?
-
Certainement, Simone et c’est fort regrettable surtout
quand on sait en plus que l’existentialisme est un humanisme !