Victor Hugo
Les
Misérables (1862)
Il y a plus d’un an je finissais
"Les
trois mousquetaires"
et enchaînais immédiatement
avec "Les misérables".
Aujourd'hui, j'en termine le troisième
tome. Je peux donc me targuer
d'être de ceux qui ont avalé
cette oeuvre de Victor Hugo dans
son intégralité.
A présent que nous sommes
cinq à l'avoir lue, on
va pouvoir faire un tarot.
Sans doute vous demandez-vous
pourquoi j'ai mis autant de temps
à en voir le bout. Je vous
répondrai la chose suivante
: parce que ce roman raconte autre
chose. Si un jour on vous demande
de quoi parle "Les misérables",
vous pourrez répondre sans
honte : "ça parle
d'autre chose". D'aucuns
pensent à Valjean, Cosette
et consorts mais le fait est que
Victor Hugo - parce qu'il a toujours
été le roi de la
digression - s'étend longuement
sur ce que bon lui semble. Il
consacre ainsi seize pages aux
égouts de Paris, vingt
pages à l'argot, quarante-quatre
pages aux couvents ou encore soixante
pages à la bataille de
Waterloo. Et pourquoi parle-t-il
si longuement de Waterloo ? Eh
bien pour en tirer un élément
qui servira 800 pages plus loin.
Comme John Carpenter qui filme
deux hommes qui se battent dix
minutes pour une paire de lunettes,
Hugo écrit soixante-pages
sur Waterloo. Et quand on demande
à Carpenter ce qu'il pense
de sa bagarre, il répond
: "l'enjeu ne nécessitait
pas une si longue bagarre mais
on s'en fout parce que c'est cool".
Victor Hugo est pareil : il s'en
fout parce que c'est cool.
C'est donc pour cette raison que
j'ai un peu calé. Hugo
aborde tellement de sujets différents
et les traite avec une telle longueur
que j'ai régulièrement
lâché prise. Tout
ne m'intéresse pas, non.
Et lorsqu'on peine dans un roman
de 250 pages, on se force à
avancer car le bout du tunnel
n'est jamais bien loin. Mais quand
on patauge à la 347ème
page du premier tome d'un roman
en trois tomes qui fait 1600 pages...
on range le bouquin et on passe
à autre chose. C'est pour
cette raison qu'en parallèle
j'ai lu une quarantaine d'autres
livres.
"Les misérables"
s'étend donc sur 1600 pages
(dans mon édition, tout
du moins) parce que Victor Hugo
parle d'autre chose mais aussi
parce que tous ses personnages
existent. Dans ce roman, personne
ne fait que passer, tout le monde
a une vie et des motivations.
Les bandits parisiens ou les étudiants
ne font pas qu'apparaître
; ils sont, à part entière,
tout comme l'important Evêque
de Digne - par qui commence le
roman - qui a soixante-deux pages
pour lui alors qu'il ne réapparaîtra
plus dans le roman. Ou d'autres
feraient des coupes, Hugo opte
pour la quantité - ce qui
lui ressemble beaucoup - faisant
des "misérables"
une succession de romans qui naviguent
dans une foule de genres. C'est
à la fois un roman social
et réaliste mais aussi
un roman d'aventure (Javert et
Valjean), d'action (la barricade)
avec du romantisme (Marius et
Cosette) et... des digressions.
Quant à savoir si j'ai
aimé "Les misérables",
je serais bien incapable de vous
le dire. J'ai aimé certains
passages, selon mes dispositions
du moment, la période de
l'année et généralement
mon humeur. Entre février
2009 et janvier 2010, les contextes
ont été aussi souvent
changeants que le roman d'Hugo.
Alors parfois ça collait,
d'autres fois moins. Quoi qu'il
en soit, j'ai aimé retrouver
sur papier des personnages très
connus comme on regarderait au
cinéma l'adaptation d'un
roman qu'on a lu et je garde un
faible pour les trois derniers
tomes (avec Marius) qui mélangent
action et romantisme, dans le
Paris du XIXe.
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LA CRitiQUE D'UN AUtRE
BOUQUiN DE HUGO
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L'homme
Qui rit
Victor
Hugo
...
avec un homme
qui rit !...
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