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AUtRES

Avec une éminente
théorie de l'amour !

Théophile Gautier
Mademoiselle de Maupin (1835)


D'Albert est un esthète ! Il aime ce qui est beau, surtout lorsqu'il s'agit d'une femme. Et si la femme est idiote, cela lui importe aucunement, pourvu qu'elle soit belle. D'albert a un idéal qu'il n'a aucune peine à décrire, ce qui donne lieu à quelques forts belles envolées lyriques. Mais d'Albert a un problème ! Avoir de l'ambition est une qualité admirable mais encore faut-il pouvoir dénicher son idéal. Afin de ne pas perdre la main, il accepte cependant de fricoter avec Rosette qui est parfaite, certes, mais pas assez. Si d'Albert n'avait pas ce sens si particulier de la métaphore, nous pourrions donc en conclure qu'il est cool.

Face à d'Albert, Madeleine de Maupin. Vous aurez noté que ma phrase précédente n'a pas de verbe. Mademoiselle de Maupin en a assez de son statut de femme, de se tenir ainsi et de faire cela, de recevoir des hommes qui, à genoux, viennent lui rendre hommage et de n'en savoir pas davantage sur l'essence même du mâle. Se coucher à 20h dans des draps de soie n'est pas le truc de Madeleine ; elle désire parcourir le monde et savoir de quoi il en retourne. Grand bien lui fasse.

J'ai lu "Mademoiselle de Maupin" comme j'ai lu "Fort comme la mort" de Maupassant. J'ai été enchanté par le début, avec ses brouettes de métaphores et de sentiments magnifiés de fort belle façon puis mon attention à baissé et j'ai mis un mois à en voir le bout, lisant une ligne de temps en temps, histoire d'en finir avant d'avoir soixante berges. J'ai un problème avec les romantiques. Quand bien même Gautier voudrait combattre une vertu qu'il trouve naze et une forme de romantisme qu'il trouve naze (aussi), il ne peut s'ôter cette manie romantique agaçante qui consiste à ressasser. C'est à dire qu'il ne fait que développer sans cesse les mêmes idées de façon plus ou moins différente. En 150 pages tout pourrait être dit mais il y a 375 pages. Le souci de l'histoire est bien relatif, tout comme le souci des personnages ou des lieux. Tout ici est visuel et purement technique. Avec "Mademoiselle de Maupin", Théophile Gautier est le Dream Theater de la littérature !

Alors, évidemment, vous pourriez vous moquer de moi en disant que je ne peux pas comprendre ce livre parce que je ne suis pas écrivain ! Et là, je l'aurais mauvaise quand bien même je me considèrerais comme en étant un (d'écrivain). Seulement, vous comprenez, si le propos n'est pas attirant, le style est vain. Et si la littérature est, comme je l'ai dit, l'art de rendre intéressant uniquement avec son écriture ce qui ne le serait absolument pas autrement, il faut bien croire que la belle écriture a des limites. "Mademoiselle de Maupin" est une sorte de dictionnaire de descriptions coquines et de jolies phrases et, j'insiste sur ce point, il y a dans ce roman de très nombreux passages chatoyants au possible (j'ai pris des notes). Cependant, personne ne lit un dictionnaire de bout en bout.

Toutefois, j'ai décelé un message chez Gautier comparable à celui de Maupassant dans le "Fort comme la mort" susdit. Un message sur l'amour véritable (voir la fin du roman) et sur le désir, sur l'assouvissement du désir et sur le blasement. Et trouver à deux reprises cette éminente théorie de l'amour qui n'est pleinement vécu que lorsqu'il n'a pas le temps d'être vécu, est étonnant. C'est à croire que je trouve dans les romans uniquement ce que je veux y trouver. Ou bien raisonné-je vraiment comme des auteurs du XIXe. J'en ai des frissons rien que d'y penser.

PS : J'ai également lu "La morte amoureuse", nouvelle fantastique à laquelle une brunette de mes collègues de chiourme avait fait allusion. Même dans un PS, j'ai trop de place pour en parler puisqu'elle ne m'a rien inspiré de particulier (la nouvelle).

 

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LA CRitiQUE D'UN AUtRE SUPER BOUQUiN _____________________________________________________________________________

Du Lait Chaud Dans Un Bol Vert
Tegashi Yamataka

 

... une oeuvre autobiographique !...