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C'est pas demain la veille,
bon Dieu, de mes adieux

Nouvelles Chansons
Georges Brassens (1976)

 


"Ces nouvelles chansons" furent en fait les derniers enregistrements de Brassens et on y trouve donc comme d'hab' plein de petites merveilles de chansons. Et quelques thèmes parmi les préférés du célèbre moustachu de Sète.

Détaillons un peu la chose :

Dans "Trompe la mort", Brassens parle avec ironie de ses "soi-disant" problèmes de santé. "Les ricochets" rappellent l'époque où il s'installait à Paris fuyant le STO. "Tempête dans un bénitier" voit Brassens s'étonner avec humour qu'on ait supprimé le latin, la messe y perdant tout ce qui en faisait son charme. "Le boulevard du temps passe", c'est celui qui emporte ceux qui, jeunes et fiers, alarmaient les vieux bourgeois avant de devenir eux-mêmes des gâteux, des avachis, des pauvres sépulcres blanchis. "Le modeste", c'est un peu Brassens par lui-même. Avec "Don Juan", il parle de la bonté. Gloire à celle qui dégela dans sa main le pénis du manchot, gloire à ce soldat qui jeta son fusil plutôt que d'achever l'otage à sa merci. Et gloire à Don Juan d'avoir osé trousser celle dont le jupon restait toujours baissé... "Mélanie" est une chanson de salle de garde à la Brassens mêlant sexe et religion avec talent et humour. "Les casseuses", c'est une autre superbe chanson débordante d'humour sur les... emmerdeuses, ça ne manque pas ! Avec "Cupidon s'en fout" Brassens propose une belle chanson très poétique sur l'amour, bien sûr. Dans "Montélimar" Brassens s'insurge contre tous ceux qui, descendant vers la grande mare en passant par Montélimar, laissent leurs chiens ou chats au bord de la route avant d'aller buter presto contre un poteau. "Histoire de faussaire" affirme que tout est faux (ou presque) mais pas forcément l'amour. Dans "La messe au pendu" Brassens défend un curé qui s'insurge contre la peine de mort. Avec "Lèche-cocu" il développe avec plein d'humour le thème du personnage (le lèche-cocu) qui fait tout son possible pour plaire aux maris des femmes avec lesquelles il couche et finit bien sûr par être lui-même cocu. "Les patriotes" est une chanson anti-militariste de Brassens assez percutante, lis plutôt :

Quant à nos trépassés, s'ils ont tous l'âme en peine,
C´est pas d'être hors d'état d' mourir d'amour, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir se faire occire à la prochaine.
Au monument aux morts, chacun rêve d'avoir son nom.


"La visite" parle du problème de la différence, de la non-acceptation de l'autre. "Elegie à un rat de cave" est une petite curiosité car une des rares chansons de Brassens avec l'accompagnement d'un orchestre de jazz.

Et n'allez pas me dire que la musique de Brassens n'était pas à la hauteur de ses textes où je vous fous mon poing sur la gueule... sauf le respect que je vous dois.

 

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la chronique d'un autre disque de chansons françaises

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Sarbacane
Francis Cabrel

 

... pourquoi pas propane ? ...