Zorro, c'est un mec avec un masque qui parle espagnol (parfois) et qui a un cheval qui s'appelle Tornado. Il habite dans une hacienda en Californie et la Californie, justement, a décidé d'entrer dans l'Union. Le peuple est même très heureux de pouvoir devenir américain. Il faut les comprendre, dire tous les matins "¿ Cuál es la fecha de hoy ?", avec un putain de point d'interrogation à l'envers, ça peut vous ruiner un homme.

Mais il se trouve qu'un méchant français prétentieux, arrogant, condescendant, dédaigneux, méprisant, orgueilleux et même carrément outrecuidant, décide de détruire l'Amérique avec du savon. Alors, évidemment, raconté comme ça, vous avez l'impression que le scénario de ce film se résume à plus ou moins n'importe quoi. Mais c'est seulement parce que le scénario de ce film se résume à plus ou moins n'importe quoi.

Pour battre le français, récupérer sa femme (car sa femme l'a quitté) et gagner l'estime de son fils (car il a un fils), Zorro fait un full in back carpé suivi d'un double salto arrière tendu pour passer par-dessus les maisons et a appris la capoeira pour frapper les méchants.

Entre quelques scènes d'action aussi trépidantes que peu crédibles (avec des effets spéciaux drôlement mal faits), Antonio Banderas cabotine avec son cheval qui fume la pipe, Catherine Zeta Jones est tout en joli minois, Rufus Sewell joue le méchant comme un parfait français hautain et le gosse est insupportable comme un gosse dans un film Disney.

Et puis Zorro est enfin démasqué ! On apprend qu'en vérité, c'est Don Alejandro de la Vega (prononcer : "donne alérandro dé la béga"). Bien sûr, tout le film ne repose pas sur ça parce qu'on le savait déjà que c'était lui.

Finalement, La légende de Zorro est au masque de Zorro ce que le retour de la momie était à la momie. La même chose mais en absurde et avec un gosse. C'est tout public avec des figurants qui meurent sans perdre une goutte de sang, il y a un cheval qui rote et les Etats-Unis, c'est bien.

PS : Pierrot de Beauregard n'est pas vraiment mort en explosant à cause d'un chauve qui avait une bouteille dans le slip. Je le précise pour ceux qui pensaient que La légende de Zorro recélait une vérité historique.