Nikos Kazantzaki
Alexis
Zorba (1946)
Elle
m'a dit qu'"Alexis Zorba"
était un livre duquel on
pouvait dire, sans honte aucune,
que c'était son livre préféré.
Par exemple, vous ne pouvez pas
dire : ""Ne pleure pas
ma belle" de Mary Higgins
Clark est mon livre préféré"
mais vous pouvez dire qu'"Alexis
Zorba" l'est. Alors forcément,
j'ai l'ai lu.
Evidemment,
vous me rétorquerez que
je lis tout ce qu'on me conseille.
Vous avancerez alors une raison
brumeuse et prétendrez
que je ne peux pas vivre sans
être convaincu que j'en
connais plus que les autres. Eh
bien vous aurez tort ! Car lorsqu'elle
m'a dit (une autre) de lire Erik
Orsenna, je ne l'ai pas lu. Parce
que moi, voyez-vous, on me conseille
quatre cents livres par mois.
Je suis donc obligé d'être
sélectif si je souhaite
lire aussi les miens. Il ne faut
pas exagérer.
Alexis
Zorba est un grec. Il a la moustache
frétillante et l'oeil malicieux.
Il joue du santouri (quand le
santouri le veut bien) et danse
pour exprimer. Pour exprimer quoi,
me direz-vous ? Eh bien tout.
Zorba est ainsi, c'est un mec
qui a la bougeotte. Au début
du roman il rencontre le narrateur,
alias "patron". Celui-ci
est un lettré, en quête
de toute chose dans ses livres,
au carrefour de sa vie, ancré
dans ses théories. Et son
idéologie, ma foi, Zorba
va la mettre à mal. Avec
son cou d'oiseau de proie, sans
nullement se soucier du matériel,
avec sa moustache frétillante
(et son oeil malicieux), il remet
en question et dispense sa philosophie,
son épicurisme, son nihilisme,
son instinct et prône les
plaisirs simples. Zorba, la bouffe
et le cul, c'est son truc. En
somme, il n'espère rien
et ne craint rien, il est libre.
Et
la pensée zorbaienne, finalement,
n'est pas très éloignée
du "haz hoy" de Neruda,
scotché en grosses lettres
sur mon carton, comme le savent
tous ceux qui partagent mon quotidien.
Ils ne manquent d'ailleurs jamais
de me dire : "mais faire
quoi ?" et moi toujours de
leur répondre : "Comme
tu veux mais fais-le".
|
_____________________________________________________________________________
LA
CHRONiQUE D'UN AUtRE
LiVRE
_____________________________________________________________________________
|
Un
De Baumugnes
Jean Giono
...
voilà
! ...
|
|
|