Oscar Wilde
Un
Mari Idéal (1895)
Qu'y-a-t-il de plus glorieux pour
un écrivain que de mourir
jeune, homosexuel, en exil, pauvre
et malade ? Rien du tout, c'est
une question de prestige. En 1895
a lieu la première de "Un
mari idéal", quelques
mois avant que Wilde fasse de
la tôle. Ensuite, ruiné,
il est arrivé à
Paris où il a vécu
dans le plus grand dénuement
car être pauvre à
Paris, c'est être pauvre
deux fois, comme le disait Zola.
Puis il est mort à quarante
cinq piges et tout le monde s'en
moquait.
"Un mari idéal"
est une pièce à
la Wilde avec des dandys et la
dérive des hautes classes
de la société victorienne,
sur un ton ultra léger
(hormis, peut-être, lorsqu'il
développe l'intrigue).
Quoi
qu'il en soit, cette pièce
ne brille ni par son intrigue,
ni par ses quiproquos, ni par
son final un peu niais. Sa qualité
est celle de "...constant"
(voir ICI)
et de "Dorian Gray",
c'est à dire la maîtrise
de la langue et le détachement
déconcertant avec lequel
les personnages ignorent les conventions.
Wilde est toujours une mine d'aphorismes
cyniques et n'est jamais aussi
bon que lorsqu'il fait badiner
ses personnages au dandysme prononcé
(Arthur Goring (son père
est amusant), Mabel Chiltern et
Laura Cheveley).
Lord Caversham : If she did
accept you she would be the prettiest
fool in England.
Lord Goring : That is
just what I should like to marry.
A thoroughly sensible wife would
reduce me to a condition of absolute
idiocy in less that six months.
Lord Caversham : You don't
deserve her, sir.
Lord Goring : My dear father,
if we men married the women we
deserved, we should have a very
bad time of it.
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