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Un petit Hugo...

Victor Hugo
Quatrevingt-treize (1873)

 

"Et moi, tonnerre, je vous donnerais la croix de Saint-Louis, s'il y avait encore des croix, s'il y avait encore des saints, s'il y avait encore des louis !"

Victor Hugo a écrit neuf romans et le neuvième s'intitule "Quatrevingt-treize". Hugo est de cette pléthore d'artistes intouchables auxquels jamais l'homme ne s'attaque, sentant déjà, à peine la critique formulée, les crocs de la meute lui transpercer le mollet. Je fais des rimes. Ainsi, celui qui écoute Beethoven, lit Hugo et regarde Kubrick est lui-même hors d'atteinte. Seulement, je ne suis pas dans cet univers où les hommes sont tous des génies lorsqu'ils ne sont pas simplement parfaits. Et même que j'ose des folies qui me feraient assurément entrer dans la légende si quelqu'un me lisait ! Sans rire.

"Quatrevingt-treize" est un petit Hugo. Je l'ai lu parce qu'il se déroule pendant la révolution française et qu'une vague connaissance y fit allusion il y a quelques semaines. On y retrouve l'épopée des petites gens, de la dualité en veux-tu en voilà et une phrase sans verbe dès la fin du tout premier paragraphe. C'est la grande classe. Autres tics hugoliens, moins ragoûtants, les digressions à plus soif, relativement inutiles à l'avancée du récit et, surtout, faites de dénombrements agaçants. Tous les villages, tous les députés de la Convention (sur neuf pages !), tous les bois sont nommés à la suite, en de longues listes. Il était comme un enfant, Victor, souhaitant utiliser pleinement le fruit de ses recherches. Il a pris note de tous les noms alors il les place tous !

Outre ceci, évidemment, Hugo demeure un très bon auteur d'action et de suspense (ce qu'on souligne assez peu) et "Quatrevingt-treize" s'inscrit doublement dans l'histoire avec un discours révolutionnaire mis en relief par sa date d'écriture (après la chute de Napoléon III et la Commune.) Bref, la frontière est mince entre le bien et le mal.

PS : Méfiez vous des notes de bas de page. Une note de la page 164 de mon édition pourrie raconte la fin du roman et la note finale raconte la fin de deux autres romans de Victor Hugo. Je m'insurge donc, vous pensez bien.

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l'image du jour
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La scène le plus bouleversante du film tiré du roman d'Hugo !

- Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte, déjà Napoléon perçait sous Bonaparte et l'oeil était dans la tombe et regardait Caïn.