Boris
Vian
Les
bâtisseurs D'empire Ou le
Shmürz (1959)
Une famille de la petite bourgeoisie
vit dans un appartement avec la
bonne et le shmürz (un type
muet, couvert de bandages et qui
ne sert qu'à prendre des
coups). Lorsqu'ils entendent "le
bruit", ils montent d'un
étage et se retrouvent
dans un appartement plus petit
et ainsi de suite. Voilà
pour l'histoire.
Boris Vian a écrit "Les
bâtisseurs d'empire"
puis il est mort. C'est triste.
Ça l'est d'autant plus
que cette pièce comporte
son lot d'étrangetés
qui demeure donc inexpliqué
(si tant est que ce soit explicable).
Chacun y est donc allé
de son interprétation.
Qui est le shmürz et que
représente-t-il ? Qu'est-ce
que "le bruit" et que
représente-t-il ? Selon
les spectateurs et journalistes
de l'époque, le shmürz
est "la part d'ombre en chacun
de nous", "un simple
souffre-douleur", "la
perte des illusions", "la
conscience", "le destin",
"l'idéal jamais réalisé",
"le mal cardiaque",
"le peuple algérien"
(c'était d'actualité),
etc.
Le personnage du père étant
un type qui s'engouffre lentement
dans une sordide médiocrité,
qui nie son passé heureux
et se résigne à
chaque nouvelle situation pourtant
de plus en plus invivable, je
me dis que le Shmürz pourrait
bien être "l'autre",
la fatalité ou le déterminisme,
soit ce qu'on accuse de sa propre
couardise lorsque "le bruit"
nous incite à agir et aller
de l'avant. Ceci expliquerait
pourquoi lorsque vient le moment
de se révolter face à
une situation, "le bruit"
effraie le père qui fuit
pour s'enfermer dans une situation
encore pire et n'a de cesse de
taper sur le shmürz. Voici
mon interprétation selon
ma propre thématique de
la combativité. Comme quoi,
sans doute chacun peut-il y trouver
ce qu'il veut.
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l'image
du jour
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Les
moments les
plus exaltants
de la vie de
Vian !
ll n'écoutait
pas de la merde.
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