Van
Helsing
Stephen Sommers (2004)
Hier
soir, j'ai regardé Van Helsing,
un gros film fantastique.
Les raisons qui peuvent pousser
à voir ce film sont nombreuses.
Tout d’abord, Hugh Jackman
est beau. Evidemment, moi, je m’en
fous royalement mais on ne sait
jamais, ça peut entrer en
ligne de compte. Ensuite, Van Helsing
est un gars mystérieux dont
le boulot est de taper sur la gueule
de monstres en tout genre issus
de la littérature fantastique.
Pour finir, le film est réalisé
par Stephen Sommers, le gars qui
a fait la momie.
Hop, je saute une ligne. Pourquoi
Stephen Sommers est une raison de
voir le film ? La momie, c’est
juste un film sympa et le retour
de la momie, c’est la momie
en moins sympa. Je dirai que c’est
parce que Stephen Sommers est un
brave homme. Il a un petit quelque
chose de Joss Wedhon. Il est un
des rares aujourd’hui à
écrire ses scénarios,
à se (co)produire et à
réaliser ses films et cela
dans un style cinématographique
qui se prête finalement peu
aux initiatives personnelles, le
film d’aventure. Vous en connaissez
beaucoup, vous, des réalisateurs/scénaristes
qui font des films d’aventure
? Non, moi non plus. Il est déjà
difficile de trouver des films d’aventure
alors...
Voilà, tout est à
présent réuni pour
faire un bon film de bagarre dans
un univers néo-gothique.
Imaginez donc un chevelu au visage
buriné bondir au ralenti
et décharger son revolver
dans le bide de Legolas… holala,
non, pardon. J’ai mélangé.
Je disais donc : imaginez donc un
chevelu au visage buriné
bondir au ralenti et décharger
son revolver dans le bide…
bon, peu importe, passons. Enfin
voilà, un univers néo-gothique
avec des références
à la littérature fantastique,
c’est super. D’ailleurs,
ça me fait penser à
un autre film.. Oh non, merde, pas
la ligue des gentlemen extraordinaires
!
D’emblée, scène
d’ouverture, on comprend tout.
Stephen Sommers n’a pas vraiment
changé, c’est toujours
un gosse. Ce gars là conçoit
ses films comme s’il avait
8 ans. Il prend un méchant
sanguinaire (ici avec un long nez),
une grosse poignée de méchants
monstres, quelques gentils typés
film d’aventure (le beau gosse
musclé, la jolie fille débrouillarde,
le pote peureux mais intelligent.
Dans la momie, c’est quasiment
la même chose) et saupoudre
le tout avec des bagarres et des
chiées d’effets spéciaux.
Là se trouve déjà
un des premiers défauts de
Van Helsing. J’ai rarement
vu un film d’une telle complexité
visuelle. Cette surenchère
est lassante, je ne vous le cache
pas. Je me demande s’il y
a une seule image qui ne soit pas
retouchée dans ce film. Disons
que les personnages, au lieu de
tailler une bavette à la
terrasse d’un café,
ils vont le faire en montant au
mur avec une explosion nucléaire
au fond, un ouragan à droite,
des créatures en image de
synthèse devant qui se transforment
à loisir en d’autres
créatures, juste pour rigoler.
C’était le même
problème pour la ligue des
gentlemen extraordinaires avec son
putain de Nautilus.
Deuxième point faible, rien
n’est réellement possible
dans ce film. La fille chute de
10 mètres, heurte quatre
branches, retombe sur ses jambes
et repart en courant. Quoi ? Et
hop que je me jette dans le vide
accroché à une corde
et à la suite d’un
double salto, je retombe 800 mètres
plus loin sans me décoiffer.
Quoi ? C’était le même
problème pour la ligue des
gentlemen extraordinaires avec Sean
Connery qui sautait des voitures
en marche et retombait sur ses deux
jambes. Alors que franchement, faut
pas déconner, Sean Connery
a 2000 ans maintenant.
Troisième défaut,
il n’y a que de l’action
dans ce film. Pour une durée
de 2h10, il y a facilement 2h de
baston. Et 2h de baston, c’est
2h d’effets visuels et 2h
de trucs pas possibles avec des
gens qui volent. Ce défaut
là rend les deux autres encore
plus flagrants. En même temps,
c’était le même
problème dans la ligue des
gentlemen extraordinaires.
Pour finir, le quatrième
point faible se situe au niveau
des dialogues. Lorsque les petits
diablotins ailés, rejetons
de Dracula explosent, une femme
dit : "Qu’est ce qu’il
leur est arrivé ?" et
Carl le moinillon répond
: "Ils ont explosé".
Carl est interprété
par David Wenham qui jouait dans
le seigneur des anneaux. Ça
ne s’invente pas. Et puis
arrêtez d’embêter
la créature de Frankenstein
parce qu’elle est différente.
Il ne faut pas juger les gens à
leur apparence, nananèreuuu
!
Bon voilà, le film est miné.
Il aurait pu être mystique,
féerique, sombre et jouissif.
Nous devrons nous contenter d’un
gros cafouillage qui effleure les
bons côtés du concept
et qui plonge plus qu’à
son tour dans le stupre visuel.
Sommers essaye manifestement de
créer une franchise Van Helsing
(Jackman a le sourire à la
fin en voyant poindre à l’horizon
son cachet pour le deuxième
épisode). Gageons qu’il
réussira le second même
si les espoirs sont minces connaissant
le bonhomme.
PS1 : Pensez-vous comme moi que
les effets spéciaux sont
volontairement ratés par
moment ? Les superpositions sont
parfois baveuses (les gonzesses
de Dracula dans le village, c’est
pas toujours très beau).
Alors quoi, ILM fait des effets
spéciaux moisis maintenant
? Pourquoi ce choix ? Pour faire
un vieux film de monstres pas trop
bien fait ?
PS2 : Vous ne trouvez pas que la
ligue des gentlemen célibataires
serait un bon concept pour M6 ?
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