Valhalla
rising
Nicolas
Winding Refn (2009)
En cinéma il existe une expression
très importante qui est :
"expérience cinématographique".
Elle a été inventée
pour définir un film que
vous ne comprenez pas. Ainsi vous
ne direz pas que [nom de réalisateur]
vous emmerde avec ses films auquel
vous pigez que dalle, vous direz
: c'est une expérience cinématographique.
Vous saurez donc à l'avenir
qu'un critique ciné qui utilise
"expérience cinématographique"
n'a simplement pas compris le film
qu'il vient de regarder.
Tentons tout d'abord de saisir "Valhalla
rising". On sait grâce
à son affiche que "VR"
est au film de viking ce que "2001"
est au film de science fiction.
Ceci revient à dire que "VR"
est le représentant incompréhensible
et prétentieux du cinéma
de viking, ce style très
prisé qui doit bien comprendre
deux films. Mais qu'est-il réellement
? Eh bien prenez "Aguirre,
la colère de Dieu",
remplacez les conquistadores germanophones
par des vikings anglophones (avec
un accent écossais) et Popol
Vuh par Dieu sait qui. Mettez une
louche de Terrence Malick en enlevant
ses sentences de philosophie de
supermarché en voix off et
le résultat aura un air de
"Valhalla rising". Bref,
vous l'avez compris, c'est une expérience
cinématographique.
Sachez qu'il y a un guerrier esclave
borgne et muet qui se fritte avec
des gars. Il parvient à s'échapper,
rejoint des combattants chrétiens
et s'embarque avec eux sur un bateau
en direction de la terre sainte.
Seulement il y a de la brume et
ils se retrouvent sur une terre
inconnue. Et c'est à peu
près là que le spectateur
comprend qu'il n'a rien compris.
Qui est-il ce borgne muet ? Est-il
Odin, le fils de Bor (ce n'est pas
une insulte) ou bien est-ce juste
un guerrier borgne et muet ? Il
n'empêche que j'ai trouvé
"Valhalla rising" cool
parce qu'il est différent,
contemplatif et esthétique.
Mais moi je ne savais pas qu'il
fallait comprendre ; j'ai encore
rien compris.
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