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Un road movie...

Un Taxi Pour Tobrouk
Denys de La Patellière (1961)

 

En 1942, en Lybie, des soldats français attaquent des Allemands. Leur officier y reste et les quatre survivants se retirent avec leur camion qui y reste aussi à la suite d'une attaque aérienne. Dès lors les larrons n'ont plus qu'à marcher dans le désert pour rejoindre Tobrouk. "Un taxi..." est un road movie puisqu'on retrouve un postulat qui crée le malaise (la guerre) et aboutira, via un parcours initiatique (la traversée du désert avec l'ennemi) à une révélation (la guerre est absurde, l'ennemi est aussi un mec sympa). Donc, vous voyez, c'est un road movie. Et dit comme ça, on aurait presque l'impression que c'est un film au contenu riche et complexe. Or Dieu sait que ce n'est pas le cas. Ici les soldats sont une caricature de stéréotypes de Français. Ils sont indisciplinés, farfelus, peu avenants, plutôt vieux et râleurs. Les mecs ont une gouaille d'enfer et boivent du rosé tout en bouffant des escargots en plein désert. C'est improbable. L'Allemand, lui, est mesuré et rigoureux. Lino Ventura joue le rôle de Lino Ventura, les dialogues sont surécrits dans le style railleur et coloré par Audiard qui fait du Audiard. Si ce n'est le regard sur le soldat allemand, il n'y a aucune évolution des personnages qui, torse nu au milieu des Allemands, font de l'esprit. Ils sacrifieraient n'importe qui pour l'amour d'un épigramme, comme aurait pu le dire Wilde (oui, Oscar). Quoi qu'il en soit, je garde un souvenir ému des très beaux blindés en carton.

PS : La séquence du champ de mines est grotesque à un point tel qu'elle en devient dérangeante.

Si vous pensiez que Lefebvre et Guybet étaient les soldats français les
moins crédibles de l'histoire (dans la "Septième compagnie"),
matez un peu Lino Ventura et Charles Aznavour.