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lls tombaient

Toto
Falling In Between (2006)


Pouvait-on reprocher il y a au moins 17 piges à Toto de faire du Toto ? Sûrement pas. Toto faisait son truc. Comme il y a trente ans. Comme il y a quarante ans. Comme il y a un siècle... et peut-être même plus. Le truc de Toto, c'était quoi ? C'est du rock-FM.

Le rock-FM, c'est quoi donc que c'est ?

C'est un "rock" très complaisant pour plaire à ceux qui n'en écoutent pas. Avec pratiquement toujours les mêmes recettes. Et, of course, les mêmes musiciens. Ces derniers avaient d'ailleurs pris un petit coup de vieux (voir le joli livret intérieur où on nous explique en long et en large comment ont mûri ces oeuvres inoubliables). Mais peu importe car ils savent faire du FM, les gus à Toto. Comme s'ils avaient fait ça toute leur vie... en fait, ils ont toujours fait ça.

En bons pros et pour mieux atteindre les sommets, ils avaient fait appel aux mecs les plus ultra du genre. Soit le tromboniste-arrangeur de Chicago, le vieux Pankow qui réussit à faire sonner un titre comme du... Chicago. Alors que les gars Toto l'avaient gentiment invité. Pas sympa le mec. Il y a aussi Jason Scheff, seul capable aujourd'hui de chanter comme la rencontre improbable de Paul Young et Kenny Loggins. Il y a même Tom Scott, le Clayderman du saxo propre sur lui. Et, cerise sur le gâteau, le claviériste Greg Phillinganes, grand ponte de la fusion feutrée de bon ton, débarque dans le groupe. C'est super.

Le résultat est à la hauteur des espérances des fans des années 70. C'est du Toto™ garanti authentique avec un zeste de Chicago et en bonus les sempiternelles petites ballades sirupeuses que même Garfunkel n'osait plus faire. Tous droits réservés. ©

Bien sûr, Toto, ce n'est pas ici que quelques cuivres kitschissimes, des petits claviers poussiereux, du funk à la Kool and the gang, quelques choeurs cocasses et des voix façon Top 50. C'est aussi un groupe qui sait humer l'air du temps. Il se met au goût du jour. Grosses guitares, batterie lourde et rythmique agressive. Et même pour commencer l'album il y a un titre qui rappelle un peu Dream Theater, le groupe le plus kitsch de dans un an.

Au final, on a le même album qu'il y a un siècle. C'est toujours aussi professionnel, très prévisible, assez stéréotypé, plutôt racolleur et plus ennuyeux qu'un autre album de Toto.

Bref, une réelle daube... mais les fans ont aimé. C'est le principal.