Pouvait-on
reprocher il y a au moins 17 piges
à Toto de faire du Toto
? Sûrement pas. Toto faisait
son truc. Comme il y a trente
ans. Comme il y a quarante ans.
Comme il y a un siècle...
et peut-être même
plus. Le truc de Toto, c'était
quoi ? C'est du rock-FM.
Le rock-FM, c'est quoi donc que
c'est ?
C'est un "rock" très
complaisant pour plaire à
ceux qui n'en écoutent
pas. Avec pratiquement toujours
les mêmes recettes. Et,
of course, les mêmes musiciens.
Ces derniers avaient d'ailleurs
pris un petit coup de vieux (voir
le joli livret intérieur
où on nous explique en
long et en large comment ont mûri
ces oeuvres inoubliables). Mais
peu importe car ils savent faire
du FM, les gus à Toto.
Comme s'ils avaient fait ça
toute leur vie... en fait, ils
ont toujours fait ça.
En bons pros et pour mieux atteindre
les sommets, ils avaient fait
appel aux mecs les plus ultra
du genre. Soit le tromboniste-arrangeur
de Chicago, le vieux Pankow qui
réussit à faire
sonner un titre comme du... Chicago.
Alors que les gars Toto l'avaient
gentiment invité. Pas sympa
le mec. Il y a aussi Jason Scheff,
seul capable aujourd'hui de chanter
comme la rencontre improbable
de Paul Young et Kenny Loggins.
Il y a même Tom Scott, le
Clayderman du saxo propre sur
lui. Et, cerise sur le gâteau,
le claviériste Greg Phillinganes,
grand ponte de la fusion feutrée
de bon ton, débarque dans
le groupe. C'est super.
Le résultat est à
la hauteur des espérances
des fans des années 70.
C'est du Toto™ garanti authentique
avec un zeste de Chicago et en
bonus les sempiternelles petites
ballades sirupeuses que même
Garfunkel n'osait plus faire.
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Bien sûr, Toto, ce n'est
pas ici que quelques cuivres kitschissimes,
des petits claviers poussiereux,
du funk à la Kool and the
gang, quelques choeurs cocasses
et des voix façon Top 50.
C'est aussi un groupe qui sait
humer l'air du temps. Il se met
au goût du jour. Grosses
guitares, batterie lourde et rythmique
agressive. Et même pour
commencer l'album il y a un titre
qui rappelle un peu Dream Theater,
le groupe le plus kitsch de dans
un an.
Au final, on a le même album
qu'il y a un siècle. C'est
toujours aussi professionnel,
très prévisible,
assez stéréotypé,
plutôt racolleur et plus
ennuyeux qu'un autre album de
Toto.
Bref, une réelle daube...
mais les fans ont aimé.
C'est le principal.