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Smash the mirror

Tommy - Le film
De quoi ça cause ?

 


Que je vous raconte...

Nous sommes pendant la guerre de 40 qui fut longue et massacrante comme le chantait le père Brassens qui préférait celle de 14. Personnellement, je les aime toutes les deux.

Les bombardements font rage sur Londres. Mais les Anglais - qui ont déjà résisté à Benny Hill et Maggie Thatcher -, résistent encore. Ca fuse de toutes parts et au milieu de ce tumulte apocalyptique, deux êtres purs s'aiment. Ce sont Mme et Mr Walker. Ce dernier est pilote. Dommage pour lui qu'il n'ait pas été pris sous les bombardements de la semaine dernière car il serait peut-être dans un fauteuil roulant et pourrait rester près de sa femme, bien que je me demande, réflexion faite, si sa femme ne l'aurait pas laissé tomber pour un mec plus valide...

Bref, toujours est-il que Mr Walker se porte comme un charme. Il est plein de fougue et comme tout Anglais qui se respecte prêt à mourir pour la patrie et défendre les grands principes qui ont fait depuis Cromwell la grandeur des îles Britanniques, à savoir : le pudding à la menthe, la panse de brebis farcie et le cricket. Donc, sous les bombardements, Mr Walker doit quitter à la hâte et dans son avion, sa femme Nora - qui n'aura que du chagrin d'ailleurs -, et un bébé... Mais, n'anticipons pas !

Donc, Mr Walker part rejoindre son unité.

Sur le quai de Waterloo Station il crie par la vitre du compartiment, je cite : "Nora, i love you !" Mais on ne l'entend pas car c'est un film musical.

Alors, dans un nuage de fumée, et sur un fond de musique violoneuse, son train disparaît dans la nuit londonienne. Nora, en larmes, lui fait un petit signe de la main et rentre chez elle après être passée chez Mme Wilson, l'épicière du coin, chercher un peu de menthe pour ses œufs au bacon (prononcer : bécone). Mais cela, malheureusement, on ne le voit pas dans le film.

Mr Walker a rejoint son avion et part vers le continent où il s'écrase quelque part entre Sainte-Mère Eglise et Francfort près d'une usine de saucisses. On le croit mort et sa femme Nora met au monde un fils nommé Tommy dans de grandes souffrances car elle n'a pas digéré son bacon à la menthe. "It's a boy ! Mrs Walker, it's a boy ! A son ! A son !" crient les infirmières. Dehors, la foule immense, bigarrée et en liesse, exulte dans des cris d'allégresse et des hurlements de joie au milieu des banderoles et des calicots. On a gagné la guerre après prolongations, dix millions de morts à neuf. Vive l'empire britannique et God save the King !

Le temps passe et après la pluie, le beau temps. En effet, finies les souffrances et les privations de la guerre. Tout a changé. Le pays s'est reconstruit. Pete Townshend est né. John Lennon traîne déjà dans les rues de Liverpool. Churchill, le sauveur, effectue, comme tant d'autres, sa traversée du désert.

Puis arrive le temps des congés payés. Tommy et sa mère vont dans un camp de vacances où ils rencontrent un certain Frank. Mais voici que le mari de Nora revient (de Francfort et son usine à saucisses) et surprend son encore-femme dans les bras de ce fameux Frank.

C'est le drame !

Frank tue le père de Tommy. Ce dernier ne s'en remet pas et devient, en un clin d'œil, sourd muet et aveugle ! Sa mère et Franck inquiets tentent n'importe quoi pour le sauver... Oui, vraiment n'importe quoi ! On embauche Keith Moon, le batteur des Who, pour faire le pitre. Frank chante : "I think it's allright ! " Mais rien n'est allright. On va même jusqu'à prendre une Tina Turner déjà bien décrépite pour guérir Tommy. Elle hurle : "I am the acid queen !" C'est vrai, elle est vraiment acide ! Mais Tommy reste sourd, muet et aveugle... pardon, je voulais dire : mal entendant, non parlant et non voyant.

Alors il se dirige, Dieu sait pourquoi (et encore je me demande s'il le sait !) vers une décharge publique. Là, il joue à un flipper abandonné au milieu des carcasses des voitures. C'est le miracle ! Mais ne te trompe pas, Tommy ne retrouve pas la vue ni la parole...

Mieux que ça ! Le flipper se met à marcher à nouveau car, figure-toi, Tommy a le DON !

Après, il gagne tous les tournois de flipper et Elton John, qui n'a pas encore besoin d'implants, chante "Pinball wizard". Tommy fait alors la fortune de sa mère et son nouveau père. Il chante sans arrêt : "See me, feel me, see me, feel me". Les foules sont ébahies, en transe et extasiées bien que ce soit un verbe exclusivement pronominal et qu'il faille dire : elles s'extasient ! Oui, elles s'extasient les foules ! On se presse de toutes parts pour voir le nouveau messie. Même Clapton, la légende vivante, est là et il se lance dans un beau solo bluesy tandis que les statues de Marilyn Monroe tombent et se cassent.

Tommy est-il le nouveau messie ? Est-ce la bonne affaire du moment ? Il semble que oui car tout le monde accourt pour obtenir, qui la guérison miraculeuse, qui les numéros du Loto.

Malheureusement, ce qui devait arriver arriva et Tommy retrouve bientôt vue, oreille et parole car il a enfin cassé le miroir : "Smash the mirror !" lui avait dit sa mère.

Alors, il ne réussit plus à subjuguer les foules qui, de colère, massacrent sa mère et son beau-père. Tommy s'en fout car il est enfin délivré.

Alors Daltrey se met torse nu, bronzage Ibiza garanti, grimpe au sommet de l'Izoard et lève les bras au ciel puis le générique de fin apparaît.

C'était une RSO production. Bonsoir !

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l'image du jour _____________________________________________________________________________

Un des moments les plus émouvants du film !

- See me ! feel me !
- Avale ton cachet au lieu de dire des conneries...