Au
théâtre, un soir
Les justes d'Albert Camus
(Théâtre de l'Athénée)
L'autre soir je suis allé
au théâtre voir "Die
gerechten" ("Les justes")
von Helmut Friedrich Ludwig Hans
Anton von Beneckendorff y coimbra
(d'Albert Camus) à l'Athénée,
alias le théâtre Louis
Jouvet où ce dernier mourut
un 16 août, c'est un signe.
Le théâtre Louis Jouvet
se situe près de la place
Edouard VII et de ce petit coin
de quartier très "Antigone"
montpelliérain. Dans ce théâtre,
il y a l'ambiance théâtre
: les lustres,
le petit balcon en fer forgé,
des vieux - c'est très "ambiance",
les vieux - et on entend le trio
pour piano, violon et violoncelle
en mi bémol, andante con
molo de Franz Schubert. Sans déconner.
De toute façon, est-ce que
vous avez déjà entendu
quelqu'un déconner en disant
"trio pour piano, violon et
violoncelle en mi bémol,
andante con molo de Franz Schubert"
? Non, alors c'est que je ne déconne
pas.
Le
théâtre de l'Athénée
est une chose malingre, d'une petitesse
et d'une étroitesse impressionnante
(encore plus que la salle Richelieu).
Au balcon - chez les jeunes pauvres
- on a l'impression d'être
assis les uns sur les autres et
cela pendant deux heures, sans bouger
(il n'y avait pas d'entracte) et
dans une chaleur étouffante.
Heureusement j'avais ma bouteille
d'eau et je portais une chemise.
L'avantage de porter des chemises
est que - outre le fait d'être
beau et d'avoir une classe d'enfer
- je peux l'ouvrir.
Mais
"Les Justes", qu'en était-il
au juste ?
Si
on fait abstraction de la température
et des douleurs dorsales, c'était
bien. Epuré, sobre, mais
bien. Je n'ai pas été
pleinement convaincu par l'actrice
qui jouait Dora (elle avait un nom
breton comme Josette de Kermadec.
Attendez, je vérifie... Anne
Le Guernec, voilà) qui dépassait
les limites de la froideur. Tous
les acteurs sont froids mais quand
elle demande à Kaliayev s'il
l'aime, j'avais l'impression qu'elle
lui demandait s'il avait regardé
pris le courrier dans la boîte
aux lettres. De cette pièce
que j'ai lue il y a presque trois
ans, je n'en avais retenu qu'un
seul dialogue. Toute l'histoire
avec de nombreux détails
m'est restée, étonnamment,
mais au niveau des dialogues, je
ne me souvenais que de ça
:
Kaliayev
- Tes yeux sont toujours tristes,
Dora. Il faut être gaie, il
faut être fière. La
beauté existe, la joie existe
! "aux lieux tranquilles où
mon coeur te souhaitait...
Dora - Je respirais un éternel
été...
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