Au
théâtre, un soir
Dom Juan de Molière
(Théâtre Pierre Fresnay)
Au théâtre Pierre Fresnay,
il y avait "Dom Juan"
de Molière mis en scène
par Luca Franceschi. Quand bien
même eut-il voulu insister
sur l'ambigüité du personnage
de Dom Juan (car la frontière
est mince entre le bien et le mal),
le parti pris de Franceschi était
presque purement formel. Son truc,
c'est la commedia dell'arte alors
il a réécrit "Dom
Juan" en version bigarrée
avec des costumes à foison,
des comédiens qui sautent
de partout, quelques chansons, des
blagues débiles et du pantomime
en abondance.
Les
comédiens ont de la bouteille,
en sont à la soixantième
représentation de la pièce
et la joue de façon volontairement
excessive. Forcément, ça
cabotine un max et tout ceci nécessite
un certain penchant pour le trip
"commedia dell'arte".
Pour ma part, j'adhère, globalement.
J'aime l'humour visuel qui - Feydeau
mis à part - est absent du
théâtre lu. Sans rien
vous apprendre, évidemment,
quand on lit une pièce, il
n'y a que les dialogues. Quand on
la voit, il y a l'attitude et les
mimiques. C'est important, surtout
dans une comédie.
L'originalité
la plus pertinente de Franceschi
réside dans la solution trouvée
pour résoudre son principal
problème : il n'a que sept
comédiens alors que dix-neuf
personnages apparaissent dans la
pièce. Pour s'en sortir,
il utilise deux acteurs fixes (si
je puis dire) soit Dom Juan et Sganarelle
et quatre acteurs qui jouent tous
les autres rôles. Jusque là,
rien de bien extravagants. Seulement,
les quatre acteurs polyvalents sont
aussi public de la pièce.
C'est à dire qu'ils commentent
(texte ajouté, bien sûr)
les événements lorsqu'ils
n'interviennent pas.
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