Il y a des plombes, après
avoir fait un peu n'importe quoi
dans leurs premiers albums (comme
les trois quarts des groupes de
rock, du moins ceux qui n'ont
pas grand chose à dire),
les Supertramp - copiant un peu
ce qui se faisait à l'époque,
correctement mais sans réel
intérêt -, finirent
par trouver vraiment leur style
avec « Crime
of the century »
qui cartonna à juste raison...
Puis arriva cet album.
Ce sera donc une pop un rien progressive
avec voix de faussets, choeurs
astucieux, claviers bondissants
et rigolos, sax un peu sucré
mais plaisant, petits passages
jazzy, désir d'être
toujours accessible et jolies
mélodies. Avec en prime
un look à jouer les seconds
rôles dans «
La vie de Brian
».
Il a un peu tout ça dans
cet album... mais pas un extrait
du film des Monty Pithons.
On y trouve deux thèmes
bien envoyés et plutôt
recherchés sans qu'ils
fassent hyper compliqués.
Les compositions sont à
la fois mélodieuses, très
accessibles et complexes. Elles
s'écoutent donc largement
tant d'années après
leurs parutions. Ce sont "The
fool's overture" et "Even
in the quietest moments"
qui sonnent comme une musique
progressive inventive et de qualité
et sauvent l'album par la même
occasion.
J'aime un peu moins "Give
a little bit" et "Babaji",
deux chansons agréables
mais sans plus, et pas du tout
le reste assez médiocre
et même ridicule ("Lover
boy" ou "Downstream"
notamment) et présageant
le futur douteux du groupe - d'un
point de vue artistique s'entend
car pour ce qui est du compte
en banque...
Il aura donc fallu trois albums
à Supertramp pour trouver
quelque chose à dire. Après
deux autres albums il avait déjà
tout dit...