Karlheinz
Stockhausen
Une
Vie De Recherche
Ces temps-ci, la grande faucheuse
n'a pas été tendre
avec les artistes. Elle a emporté
avec elle autant de créateurs
de talent. Le plus connu est sans
conteste Carlos, hilarant Polin
des temps modernes dont on se
rappellera longtemps qu'il était
énorme. Il y a eu aussi
un musicien de free-jazz qui s'est
étouffé alors qu'il
soufflait dans son saxophone,
c'était Gérard Labrouette.
Il était le moins connu.
Moi-même, je ne sais même
pas qui c'était. C'est
dire à quel point il était
inconnu.
Et
parmi tous ces artistes de génie,
n'oublions surtout pas Karlheinz
Stockhausen.
Il était né en 1928
à Mödrath en Allemagne.
Et cela n'a que peu d'intérêt
car il aurait pu aussi bien naître
à Chamaillon-La-Grouillouse.
Mais il ne se serait peut-être
pas appelé Karlheinz Stockhausen,
ce qui, il faut bien le reconnaître,
sonne bien mieux quand on veut
faire de la musique expérimentale
comme qui dirait sérielle
et même un tantinet concrète,
n'ayons pas peur des mots.
En 1951, soit la même année
où Phil Collins venait
au monde, mais ça n'a franchement
aucun rapport, Karlheinz découvrit
la musique de Messiaen qui est
reconnu comme un génie
surtout depuis qu'il est mort.
Cette découverte fut une
révélation pour
le jeune Karlheinz bien que certains
mauvais plaisants se demandent
s'il n'aurait pas mieux fait de
découvrir le mouvement
perpétuel ou le fil à
couper le beurre.
Son oeuvre concerne la musique
électroacoustique, jouant
sur la spatialisation du son et
l'organisation du bruit qui, sans
lui, serait, il faut bien le reconnaître,
un vrai bordel. Stockhausen disait
d'ailleurs volontiers de ses compositions
à qui voulait bien l'écouter
et avec cet humour qui l'a longtemps
caractérisé, je
cite : "C'est une forme momentanée
qui résulte d'une volonté
de composer des états et
processus à l'intérieur
desquels chaque moment constitue
une entité personnelle,
centrée sur elle-même
et pouvant se maintenir par elle-même,
mais qui se réfère,
en tant que particularité,
à son contexte et à
la totalité de l'œuvre
et inversement. Tu piges ? Sinon
j'en connais une bien bonne sur
Ligeti."
En clair, Stockhausen passa sa
vie à chercher la non-note
ultime, le non-accord parfait
et aussi la non-harmonie sublime,
la non-musique absolue et peut-être
même la non-écoute
totale pour non-mélomanes
non-entendants.
Quantité de ses compositions
sont sûrement de grande
qualité mais sa meilleure
oeuvre restera sans conteste son
fils Markus, excellent trompettiste
de jazz.
Il paraît même que
Stockhausen aurait inspiré
plein d'artistes : Miles Davis,
les Beatles, Radiohead, Björk,
Iron Maiden, Tokio Hotel, C. Jérôme,
La Compagnie Créole, Village
People, Bézu, Eminem, Carlos,
Gérard Labrouette et même
récemment Patrick Sébastien
dans son hit : Gaffe à
tes esgourdes Marcel !
Tu
peux voir Stockhausen sur la pochette
de ton exemplaire
de "Sergent Pepper's"...
Non, pas là... oui, là.
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