Se taper une tragédie grecque demande un minimum de constance. Il y a des choeurs avec des strophes, des antistrophes et des épodes. Il y a des Dieux intransigeants et il y a des personnages qui raisonnent avec une certaine particularité pour le moins particulière.

Parce que dans la tragédie, les évènements ne répondent pas à une logique universelle mais à la logique de la tragédie. Cette logique n'est que meurtres et suicides, ces derniers n'étant que la confirmation de la thématique de l'histoire : La liberté de la conscience humaine face au désir des dieux.

Alors j'ai lu "Antigone", parfois à contre-gré, de choeurs en choeurs avec des interventions du Coryphée et de monologues plaintifs un peu ridicules en monologues plaintifs un peu ridicules.

Au final, tout le monde meurt dans la félicité de l'amour car il s'agit d'une tragédie.

Je me souviendrai d'un personnage amusant, "le garde", agréablement moderne et décalé.

La citation :

"Le Garde : Eheu !".

Un peu plus sur Sophocle

Sophocle était grec et ne riait pas jaune. Pourtant, on a l'habitude de dire : "le Sophocle rit jaune". Allez comprendre.
Sophocle écrivait des tragédies et se frittait avec Eschyle lors de mémorables "battle". Il parvint à le battre en 468 et remporta la couronne de lierre. Il avait finalement trouvé le talon d'eschyle de son brillant prédécesseur.

Sophocle était un auteur prolifique. De ses nombreuses tragédies, sept seulement nous sont parvenues : Ajax, Les Trachiniennes, Antigone, Oedipe Roi, Electre, Philoctète et Oedipe à Colone. L'intégrale de Sophocle fait moins de 500 pages.

Mais ce que Sophocle a fait de bien, c'est d'inventer le TRITAGONISTE !!!

Avant, il n'y avait qu'un seul mec pour jouer tous les rôles (c'était le protagoniste. Ça vous la coupe, hein ?). Ce n'était pas vraiment pratique pour dialoguer. Eschyle, lui, a eu l'idée du deutéragoniste. Deux acteurs, c'était révolutionnaire.

Puis Sophocle arrive et intègre à ses tragédies le tritagoniste. Trois acteurs en même temps sur scène ! Cet homme est trop fort.