En 1911, Arnold Schoenberg proposait
cette œuvre gigantesque
en même temps que la dynastie
mandchoue s’effondrait.
Les "Gurre-Lieder"
ou "Gurrelieder",
c’est du post-romantisme.
Soit la première manière
de Schoenberg avant qu’il
se lance dans l’atonalisme
pur et dur. Il aurait peut-être
mieux fait de se lancer dans
le reggae mais bon c’était
peut-être un peu trop
tôt.
Cette œuvre est réussie
lyriquement et orchestralement,
puissante et dramatique et il
est vrai que sans vouloir faire
dans la conjugaison foireuse
que j’eusse préféré
que Schoenberg continuât
finalement dans cette voix plus,
disons, musicale que de partir
dans un n’importe quoi
dont le rapport avec la musique
me semble aussi éloigné
que l’accordéon
d’Yvette Horner put l’être
du free-jazz.
En outre, il parait que Schoenberg
aurait mis dix longues années
à finir cette œuvre
alors que le groupe Mental Fellation
a mis une après-midi
à composer "Black
Requiem For An Hollocaust Aeternam
In A Dark Blasphemer".
En plus, dix ans pour faire
du néo-Wagner ça
me paraît quelque peu
longuet d’autant plus
on y sent en sus, comme sous-jacent,
une petite influence aussi de
Richard Strauss, mort en 1949
en même temps que venait
au monde Lionel Richie.
Et si tu croyais que cet enregistrement
se faisait comme "live"
dans une ambiance certaine,
avec tous les participants,
eh bien, tu te gurre... pardon...
goures. En fait l’orchestra
symphonique enregistra d’abord
à Berlin les passages
où devait intervenir
la soprano Karita Mattila puis
cette dernière chanta
sur l’enregistrement à...
Abbey Road, là même
où les ex-fab four gravaient
jadis de la vulgaire pop tout
en essayant de traverser la
rue sur un passage piéton.
Ce grandiose "Gurrelieder"
est dirigé par Simon
Rattle de belle façon
et le Berliner y est parfait.Tout
pour plaire, mais bon, il faut
aimer la musique romantique
et ses outrances.