Santana au mieux de sa forme.
Nous sommes au milieu des seventies
au Japon. Encore tout jeune, le
père Carlos fait du rock,
souvent latino certes, mais du
rock. Avec un rien de jazz. C'était
la mode.
Alors ça lorgne parfois
agréablement vers Miles
Davis ("Mantra" et "Going
home" notamment) et aussi
Weather Report (sans le soprano
qui va avec).
Santana, c'était aussi
un groupe. Avec des musiciens
de qualité. Leurs noms
sont écrits en tout petit
sur l'indescriptible dépliant
intérieur (d'un goût
artistique douteux entre des couleurs
plus que criardes, un Christ crucifié,
un énorme Boeing, des boules
de cristal, des pyramides et peut-être
même Vishnu) et il est difficile
de les lire. Mais je peux t'assurer
qu'ils sont bons.
Comme toujours dans les live de
Santana on a droit aux sempiternels
"Black magic woman",
"Oye como va", "Samba
pa ti" ou autre "Se
a cabo" mais plutôt
rallongés et avec le jeu
varié de Santana.
Il y a de beaux moments dans cet
album. J'aime bien le début
du premier cd avec la suite "Going
home/A-1 funk/Every step of my
way" et "Mantra"
qui commence le second. Déluges
de percussions, orgue enjoué
et guitare qui a du répondant.
Du Santana pur jus.
Même si on a droit au chiant
solo de batterie (pas loin des
10 minutes quand même -
ça s'appelle "Kyoto",
les Japonais sont contents), Santana
nous épargne "Soul
sacrifice" et propose à
la place un excellent "Toussaint
l'overture". Avec un final
orgue/guitare assez prenant.
Bref, même si le son n'est
pas des plus excellents, il s'agit
du meilleur live d'un Santana
band plutôt inspiré
et bien loin de la daube qu'il
va rapidement proposer dès
les années 80.