Emmanuel
Roblès
Montserrat
(1948)
Il
y a quelques mois je discutais
théâtre avec une
de mes connaissances féminines
à la poitrine altière.
Je lui disais que Montherlant
ceci et que Musset cela jusqu'à
ce qu'elle m'avoue que de sa vie
jamais elle n'avait lu la moindre
pièce. Ce sont celles ci
les plus difficiles à séduire
- vous en conviendrez - surtout
lorsqu'on leur parle uniquement
de théâtre. Ceci
étant dit, je ne tentais
pas de la séduire car cette
entreprise m'est étrangère,
contrairement à ce que
prétendent d'aucuns. J'ignore
pourquoi cet énigmatique
"docun" me met plus
bas que terre. Le fait est que
ma seule séduction consiste
à être moi, merci
beaucoup. Cette fille au buste
chaleureux revint cependant sur
ses propos et confessa l'inavouable
: elle en avait lu UNE !! ...
seulement elle en avait oublié
le titre et l'auteur. Après
réflexion et recherches
sur google, il s'est avéré
que c'était "Montserrat"
d'Emmanuel Roblès, oeuvre
connue - mais pas ultra connue
- que moi, l'homme aux cent pièces
(cent huit, pour être précis),
je n'avais pas lue. Le mal était
fait, certes, mais il est à
présent réparé.
La problématique de "Montserrat"
est simple :
qu'est ce qui est au dessus de
quoi ? Evidemment, exprimée
ainsi, la problématique
est compliquée mais soyez
sûrs qu'elle est simple.
Le Venezuela est occupé
par les Espagnols. Montserrat,
le personnage, a trahi son pays
en protégeant el libertador,
Simon Bolivar. AInsi, en trahissant
sa patrie, il fait passer l'humanité
avant sa propre nation. Izquierdo
est un tortionnaire sadique espagnol
qui veut mettre la main sur Bolivar.
Afin de le retrouver, il doit
contraindre Montserrat à
parler. Pour ce faire - et parce
qu'il est méchant - il
fait arrêter six innocents
et menace de les fusiller si Montserrat
reste muet. Si ce dernier fait
passer la révolution avant
sa propre vie, la fera-t-il passer
avant celle de six innocents ?
Parmi ceux-ci, le marchand fera-t-il
passer sa vie avant celle de sa
femme lorsqu'Izquierdo lui propose
un échange ? L'idée
est là et l'idée
est bonne.
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