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Richard Clayderman
L'interview



Ne reculant devant aucun sacrifice, j'ai rencontré le beau et sémillant Richard Clayderman dans sa somptueuse villa de Saint-Tropez. Il avait ce regard malicieux qu'on lui connaît dans ses très beaux clips vidéo spécial TMC. Sur la tête, une chevelure très "années Clo-Clo" lui servait de coiffure. Il me reçut en toute simplicité. Malgré le discrédit jeté sur son œuvre par de soi-disant mélomanes, le fait que les nombreux acheteurs de ses disques l'adorent est une preuve tangible de son immense talent.


Richard, bonjour.

Pas Richard bonjour, Richard tout court.

Richard, tout court...
Appelez-moi Rick !

Richard Clayderman, c'est votre vrai nom ?
Bien sûr que non ! En réalité, je m'appelle Guy Mauve. Mais vous me voyez faire carrière avec un nom pareil ?

Oui.
Vous rigolez ou quoi ? Tout le monde se foutrait de ma gueule !

Et Richard ?
C'est en hommage à Richard Anthony. Il est pour moi en quelque sorte le Cohen français...

Buvons, buvons, buvons le sirop typhon, typhon, typhon,
typhon, typhon, typhon,
L'universelle panacée, eh ! eh ! eh ! eh ! eh ! eh ! eh ! eh !
A la cuillère ou bien dans un verre,
Rien ne pourra nous résister..
.

C'est sûr qu'on n'y résiste pas.
C'est aussi fort que du Ferré, non ?

Non... Et Clayderman ?
C'était le nom de ma grand-mère. Elle jouait du pipeau. Je pense que quelque part, je lui dois tout.

C'est atavique alors ?
Hein ?

Rick, je me suis laissé dire que vous avez laissé tomber le piano.
Pas du tout ! Au contraire. Je m'y intéresse toujours. La preuve, c'est que pas plus tard qu'hier, j'ai regardé TMC pour voir si on passait encore mes clips.

Et alors ?
Manque de peau c'était le soir de la série policière Hercule Poirot.

Vous réfléchissez beaucoup pour composer ?
Je veux oui. La musique c'est pas que de l'inspiration, c'est aussi de la réflexion. Tu vends pas 200 millions de disques de par le monde si t'es con.

C'est sûr... Avez-vous un nouveau concept musical ?
Oui. Ce sera un double album à la pochette cartonnée verte avec plein d'étoiles roses pour faire joli.

Le grand Samson François a affirmé que le piano était un anti-destin. Qu'en pensez-vous ?
C'est totalement faux. D'ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière j'ai rencontré un mec qui m'a dit avoir acheté mon dernier cd.

Et alors ?
Trois jours après il mourrait.

C'est horrible !
D'accord mais il aurait pu mourir avant d'acheter mon cd.

C'est vrai.
Comme quoi même les plus grands peuvent dire des conneries.

Pouvez-vous définir votre genre musical ?
C'est du classique moderne.

Ah bon ?
Oui. Faut savoir que mon oeuvre rejoint quelque part celle d'un musicien comme Chopin. J'ai étudié tous ses disques, ils rappellent beaucoup les miens.

Pas possible !
Oui. Mais comme il a composé bien avant moi, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de dire qu'il m'a copié. Et puis on a plein de points communs.

Ah oui, lesquels ?
Il avait la même coupe de cheveux que moi.

Vous êtes sûr ?
Absolument. Et puis il jouait aussi du piano. C'est troublant non ?

En effet... Vous considérez-vous comme un musicien "classique" ?
Tout à fait. Bon, je suis pas sourd comme Beethoven mais comme lui je crée une oeuvre où je mets toute son âme. Et moi aussi je peux dire que je connais les affres de la création.

C'est dur ?
Oui mais y'a rien de plus exaltant à part peut-être passer en prime-time sur TMC.

Rick, peut-on se risquer à affirmer que vous êtes, en quelque sorte, le Liszt du Top 50 ?
Absolument pas. On peut pas comparer ce qui n'est pas comparable. D'abord ce musicien, vu qu'il vivait pas à mon époque, il a pas pu enregistrer des cds. Et puis vous le voyez partir en diligence toutes les semaines à l'autre bout de la terre comme moi ?

Euh... Non.
Puis, autant que je sache, Liszt n'a jamais réussi à être en tête des hit-parades devant des supers artistes comme Lorie et Garou. Et pour conclure, j'ajouterai que moi je joue du piano alors que lui son truc, c'était plutôt la trompette.

J'ai lu quelque part que Nancy Reagan avait affirmé après l'un de vos concerts à New-York que vous étiez le prince de la romance. Qu'en pensez-vous ?
Ca me paraît peu crédible.

Ah bon ?
Faut savoir qu'elle a passé le concert à dormir. Mais il vaut mieux que ce soit à elle qu'on ait prêté ces paroles.

Pourquoi ?
Imaginez un peu que ce soit la femme du président de la Mongolie extérieure. Adieu les grosses ventes. Tandis qu'aux Etats Unis, c'est une super promo.

En effet... Quels sont vos projets ?
J'ai lu dans le petit Larousse que Chopin était de Varsovie. Je vais partir là-bas pour continuer mon oeuvre.

Pourquoi pas ici dans votre luxueuse villa de Saint-Tropez ?
Ah non ! J'ai peur qu'ici je me laisse aller à la longue à quelques compromissions. Et puis comme le disait si bien Maurice Ravel : l'environnement austère est le terreau de la création.

Il a dit ça ?
Oui... et le génie, c'est comme les morpions, ça prospère pas dans le luxe.

C'est de qui ça ?
Ca, c'est de moi.

Ah bon ?
Varsovie sera le nid abritant mes inspirations fulgurantes. Je m'installerai seul derrière mon piano et je laisserai voguer mon esprit créatif dans les méandres de ma verve intarissable !

Rick, je suis de tout coeur avec vous.
Appelez-moi maître.
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l'image du jour

Un des moments les plus magiques de la longue et merveilleuse carrière de Richard Clayderman !

Installé seul derrière son piano, il laisse voguer son esprit créatif dans les méandres de sa verve intarissable.