Renaud
Rouge
Sang
(2006)
Dans son précédent
effort, Renaud nous racontait
que sa gonzesse l'avait quitté
et que ça faisait un
boucan d'enfer vu que le bonheur,
ça se reconnaît
au bruit qu'il fait quand il
s'en va. Belle formule s'il
en fut. En plus, on était
de tout coeur avec lui.
Avec "Rouge sang",
le gars Renaud nous raconte
qu'il a retrouvé l'amour
avec une blonde qui a les mêmes
initiales que lui alors que
moi, je vis avec une brune qui
n'a pas les mêmes. C'est
dingue, non ?
Le Renaud, il s'épanche
donc tant et plus sur sa Romane
(c'est sa blonde) dans des textes
parfois mièvres ou ridicules.
En plus, il faut arrêter
de balancer des vannes sur les
blondes. Car avec la sienne
(de blonde) il a retrouvé
le bonheur qui, ici, contrairement
à l'album précédent,
ne fait plus guère de
bruit. On est content pour lui.
Renaud nous agace aussi avec
des "Bobos" dont d'ailleurs
il avoue à la fin faire
partie. Il irrite aussi avec
son désir d'arrêter
de fumer ces 60 clopes par jour
qu'il se tape depuis 40 ans
(?)... par jalousie !
Renaud, c'est aussi un gars
hyper sensible aux choses de
ce monde. Il propose donc ici
des "chansons colère",
comme il dit, où il crache
un peu sur tout et enforce plein
de portes ouvertes sans faire
le moindre boucan d'enfer. Facho
y rime bien sûr avec Sarko
alors que ça aurait pu
aussi bien rimer avec d'autres
mots. Et son flingue qu'il dit
avoir retrouvé pour l'occase,
c'est en fait un petit pétard
mouillé. Bref, Renaud
fait du Renaud jouant encore
l'éternel vrai rebelle.
On ne se refait pas.
Renaud, c'est aussi quelques
chansons tendres ou mélancoliques
agréables à écouter
qui ne sont pas toutes forcément
cucul même si par moment
quelques rimes sont, disons,
périlleuses. Il y a même
des passages où les mots
ont du mal à suivre la
musique et la mièvrerie
gagne souvent, si l'on peut
dire.
La voix de Renaud est comme
d'hab'. Et pas toujours au top.
Mais peu importe car dans une
chanson, comme le disait Céline
Dion : ce qui
compte c'est l'émotion
qui passe. On la retrouve (cette
émotion, pas Céline
Dion) parfois dans "Nos
vieux", "Jusqu'à
la fin du monde". Un peu
moins dans "Je m'appelle
Galilée", "Les
cinq sens", "Rouge
sang" ou "Elsa"
(thème délicat
à traîter où
Renaud a un peu de mal au niveau
des paroles).
Les arrangements sont de qualité.
La production est claire (Jean
Pierre Bucolo). Les titres sont
bien enchaînés
pour ne pas lasser (lents/rapides).
Quelques mélodies font
la différence. On y trouve
des accords qui vont vers le
rock. il ya même un solo
de guitare sur "J'ai retrouvé
mon flingue !". Moi, je
préférais le Renaud
avec accordéon, mais
bon...
En résumé, je
dirai que Renaud propose un
album très inégal.
Rarement au top et souvent baignant
dans la facilité. Bref,
quelques petits moments attachants
et beaucoup de chansons agaçantes.
C'est souvent ça Renaud.