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CHRONiQUES MUSiCALES

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S'écoute sans le
moindre artifice

Popol Vuh
Aguirre (1975)


Rappelle-toi la scène où Kinski seul sur son radeau, entouré de singes et coiffé de sa marmite en ferraille essayait d'éviter les flèches des indiens...

Tu n'as pas vu le film "Aguirre, la colère de Dieu" d'Herzog ? Ce n'est pas très important après tout.

La musique des Allemands de Popol Vuh - groupe qui soi-disant faisait du "krautrock" (expression à la con ne voulant pas dire grand chose) - s'écoute sans le support visuel. Et encore moins en bouffant une choucroute.

Dans cet album, musique d'un film donc, Popol Vuh fait du "Rubycon" à la façon de ses petits camarades d'outre-Rhin, les Tangerine Dream qu'il a dû sans doute beaucoup écouter... ou le contraire. Popol fait aussi du Eno (bien que je me demande si ce n'est pas ce dernier qui faisait du Popol Vuh qui faisait du Tangerine Dream. Faudrait étudier ça de près). Ca dure. Ca dure. Ca s'étire. Ca plane. Parfois ça s'éternise. Et avec plein de choeurs éthérés. Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa...

Il y a aussi quelques passages au piano. Entre silence et dépouillement. Satie, bien que mort depuis bien longtemps déjà (nous sommes en 75), n'est pas loin. Le tout assez minimaliste et rappelant étrangement la musique pour aéroport de Eno enregistré... deux ans après.

On trouve même de longues plages psyché avec des guitares acoustiques et peut-être même des pétards. Et tout cela dans le style des petites ballades pop nonchalantes du Floyd période "Meddle". Mais pas besoin d'enfiler des pat' d'ef.

Plutôt introvertie mais accessible, cette musique, pas vraiment originale, est plutôt agréable et pas du tout datée. On peut donc l'écouter. Mais à certains moments précis
de la journée. Et sans le moindre artifice.