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Sans Waters

A Momentary Lapse Of Reason
Pink Floyd (1987)

 

 

Un jour tout se dérégla dans cette belle machine bien huilée qui semblait tourner à plein régime et nommée Pink Floyd. Waters qui menait le groupe de main de maître depuis... (et même de plus loin), décida de larguer ses acolytes arguant du fait que Pink Floyd c'était lui.

Oh, que c'était laid !

Alors le groupe sombra bien avant que le fat Waters ne put le mener vers un point de non retour où le groupe se serait perdu quelque part dans une mégalomanie musicale faite de choeurs féminins en transe, de chiens qui aboient, de vieux qui téléphonent, d'avions qui s'écrasent, de boursouflures de toutes sortes, de textes barbants, d'emphases, de symphonisme de monoprix et d'une ridicule prétention.

On l'a échappé belle !

Le temps passa alors de procès en procès dans le but de connaître enfin à qui appartenait le vocable Pink Floyd dont il serait judicieux de savoir qu'il ne signifie pas flamand rose. Finalement Gilmour, Mason et Wright eurent le droit de continuer sous le nom du groupe. Pourquoi pas après tout ? C'est bien eux qu'on voit sur la vidéo live à Pompei.

"A momentary lapse of reason" arriva donc quatre ans après le dernier album du Pink Floyd de Waters comme une sorte de Gilmour's Pink Floyd (avec le cas possessif et malheureusement sans le "cas" Waters).

Cet album est donc un album solo de Gilmour qui ne dit pas son nom tout en s'appelant "Pink Floyd" avec Mason, un mec assez sympathique qui taquine ses fûts en souriant. On trouve un peu aussi Wright (décédé depuis, c'est bien triste). On a fait appel, en outre, pour mener à bien cettte oeuvre gigantesque à une armada de musiciens dont certains sont assez inattendus dans un tel contexte musical (notamment Bill Payne à l'orgue ou Carmine Appice aux caisses).

L'intérêt de cet album réside dans le fait que Gilmour s'y montre encore un guitariste inspiré comme dans les albums où il jouait avec Waters (oui, celui qui est parti). Malheureusement, sans Waters pour composer, ce n'était plus vraiment ça. C'était même un peu juste et souvent assez quelconque. L'absence de Waters pèse donc dans cette oeuvre plutôt moyenne. Et je pense que l'on peut affirmer à cet instant de cette belle chronique, permets que je me cite :

Pink Floyd sans Waters n'était plus Pink Floyd.

On trouve en outre un banal "Learning to fly" sûrement pas digne d'un tel groupe (mais le clip était beau à regarder). "A new machine" véhicule un vide angoissant et les trois Floyd, pas pingres, nous en balancent, en sus, deux parties. Merci les gars ! Quant à "Terminal frost", c'est une de ces médiocrités qu'on pensait réservées aux albums solo de Gilmour sortis sous son nom. On peut même se demander à l'écoute de cette banalité si c'était vraiment nécessaire de batailler de la sorte pour garder le nom de Pink Floyd.

Alors, on essaie de combler le vide en faisant appel à un roi de la production (Ezrin) et en se laissant aller à un son qui fait du mal à l'album et en date la presque totalité. On ressort aussi un peu tous les clichés de l'ancien Pink Floyd (celui avec Gilmour, Waters, Wright et Mason... mais sans Barrett). Et pour faire bonne mesure le Pink Floyd nouveau (ancien) nous ressort ces interventions agaçantes au saxophone comme pour rappeler le temps béni de "Dark side of the moon" ou bien l'épuisante deuxième partie de "Shine on you crazy diamond". On balance aussi pendant qu'on y est et qu'on s'appelle Pink Floyd (après tout on a le droit) une petite intro très floydienne (si l'on peut dire) nommée "Signs of life" qu'on aimerait voir finir à peine commencée. De plus Gilmour se la joue Waters dans "Dogs of war". Sacrément traumatisé le bonhomme !

Finalement, il n'y a pas grand chose à sauver de l'album à part "On the turning away" qui aurait pu figurer aussi bien sur "The wall" et les intéressants "Yet another movie" et "Sorrow" comme pour rappeler que Pink Floyd ça peut être aussi du rock.

A l'époque, avant cet album, on pouvait se demander si Pink Floyd pouvait survivre sans Waters et par la même occasion si ce dernier pouvait en faire de même sans le groupe. Aujourd'hui on ne se pose plus la question. Cet album, le "The division bell" du même tonneau ainsi que le quelconque siuvant et les albums solos de nos compères (moyens pour Waters, Gilmour et Wright... celui de Mason n'avait de lui que le nom) prouvent que Pink Floyd n'avait existé (un temps) qu'avec ses quatre membres.

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l'image du jour
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Roger Waters est furax !



- Hé mec, c'est toi qu'as crié : "David on t'aime !!!" ?