Tantôt,
un matin, de bonne heure, il devait
être dix heures ou guère
plus, je fus réveillé
en sursaut par un bruit assez
fort et désagréable
dans ma rue habituellement des
plus paisibles.
Mais, qu’était-ce,
interrogerais-tu ?
Eh bien, ce fut une bonne centaine
de mélomanes énervés
qui venaient réclamer que
je fasse une chronique de Pendragon
et peu importe le disque, arguant
du fait, je les cite :
qu’il y a bien sur effet
larsen plein de lignes laudatrices
sur Arena, Marillion, IQ, Sylvan
et même Pallas, alors, pourquoi
pas Pendragon ? Hein ? Ho ? Et
t’as intérêt
à en dire du bien sinon
on revient.
Je pris note et ils s’en
allèrent quelque peu calmés
vaquer à leus diverses
occupations.
Alors bien sûr, je me mis
à la hâte à
l'écoute de ce groupe dont,
après vérification,
il n'y avait pas en effet la moindre
chronique sur le site.
Je
me suis farci alors "The
masquerade overture" et autre
"The window of live"
en pure perte. C'était
trop néo-prog, trop sage,
aux vocaux peu amènes,
avec des compos faiblardes et
des synthés à ne
plus que savoir en faire, soit
des produits aseptisés
malgré quelques solos de
guitare avenants et floydiens.
Je me jetai ensuite sur moult
chroniques de disques du net mais
elles étaient bien sûr
toutes laudatrices. Malgré
tout, je retins le fait que l'un
des disques encensés nommé
justement "Pure" était
plus costaud, viril, heavy, accrocheur
même.
Je l’ai donc écouté
attentivement, de fond en comble,
si l'on peut dire, et il s’avéra
bien qu'il y avait effectivement
un petit changement, quelque chose
qui a un peu plus de couilles,
un son moins, disons, pasteurisé,
des vocaux
un rien plus hargneux, des synthés
légèrement plus
sobres, mais, bon, on ne se refait
pas et celui-ci au final fut aussi
peu concluant que les autres,
se présentant en quelque
sorte comme une daube innovante
avec bien sûr les sempiternelles
compos de bas de gamme.
Et au moment où tu lis
cette chronique, je suis déjà
parti habiter dans une cabane
égarée dans une
sombre forêt du Gévaudan,
soit le point le plus éloigné
du centre du monde, on sait jamais.