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Paul McCartney
L'interview



Ne reculant devant aucun sacrifice, j'ai rencontré le beau et sémillant Paul McCartney. Tout ému de me trouver devant l'immense compositeur des éternels "Let it be" et "Hey Jude", je commençai mon interview...


Bonjour John !

Non, moi c'est Paul. Je dirai même plus : Sir Paul.

Excusez-moi, Sir Paul, c'est l'émotion !
C'est très compréhensible. Rencontrer un beatle et qui plus est le grand McCartney ce n'est pas rien pour le commun des mortels.

Que pensez-vous du fait que Mike Jagger ait été anobli ?
C'est n'importe quoi ! Alors s'il suffirait de passer trois fois à la téloche pour être anobli ! Ca veut plus rien dire ! Ils pètent les plombs à Buckingham, ma parole !

Parlez nous un peu de la sortie de "Let it be naked".
J'aimais pas du tout la première version. Et je pense que quelque part, c'est pour ça qu'elle s'est si peu vendue.

Vous croyez ?
Je veux. Et d'abord cette putain de version de "The long and winding road" avec cette chiée de violons. Ca allait pas du tout !

Ah bon ?
Ouais. Je crois bien que c'est insulter ma musique que de l'engluer sous trois tonnes de guimauve. J'ai pas raison ?

Euh… Pourquoi "naked" ?
C'est une expression que j'ai trouvée. Pas mal hein ?

Oui. Mais ça veut dire quoi exactement ?
C'est pour montrer que cet album doit être débarrassé du superflu. Qu'il doit être authentique, dans le plus simple appareil. Nu quoi !

Ah bon ?
Oui. Comme moi en quelque sorte.

Vous êtes nu ?
C'est une métaphore bien sûr. Faut comprendre par là simplement que je suis vrai. Je ne me pare pas d'artifices. J'ai jamais fait de compromissions. D'ailleurs c'est pour ça que j'ai toujours autant de succès. Le public l'a compris. Il est pas con !

Il paraît que vous avez intenté une action en justice afin que les titres des Beatles ne soient plus crédités "Lennon/McCartney" mais plutôt "McCartney-Lennon". Vous pouvez nous expliquer ?
D'abord, il faut savoir que j'en avais marre d'entendre des trucs du style john-paul-george-et-ringo. Qu'on mette George et Ringo en dernier, ça c'est normal !

Ah bon, pourquoi ?
C'est pas les plus mauvais mais comparés à moi, y'a pas photo. Par contre, j'aimerais bien que tout le monde dise paul-john-george-et-ringo une bonne fois pour toutes ! C'est quand même moi qui ai le plus fait pour le groupe, merde !

Comment ça ?
Si j'avais pas été aussi beau, on aurait sûrement pas eu le succès qu'on a eu !

Et pour en revenir à "McCartney/Lennon" sur les titres des chansons ?
Ca, ce sera plus difficile. Bon, c'est vrai, j'ai fait plein de trucs pour le groupe et surtout ses plus grands succès mais faut savoir reconnaître qu'il y a deux ou trois petites bricoles que j'ai pas composées.

Et la reformation des Beatles ?
C'est possible mais pas facile. Par la force des choses et à l'insu de mon plein gré, je suis obligé de reformer le groupe qu'avec Ringo.

C'est pas un peu restreint un groupe à deux ?
Pas du tout. Je ferai appel à George Martin et ses arrangements…

Le cinquième Beatle ?
Le quatrième et demi. Faut quand même pas exagérer. Il a bien mis quelques cuivres, des violons, des sons bizarres mais c'est tout. C'est quand même pas lui qu'a composé "Lady Madonna" !

Ah bon ?
Oui. Mais on ira le chercher quand même, ça peut aider quand Ringo chante. En plus si Ringo accepte d'apprendre à jouer de la batterie, ça peut être intéressant. Mais c'est pas gagné !

A propos qu'est-ce qu'il devient Ringo ?
La dernière fois que je l'ai vu, il faisait du cinéma. Il tournait dans un film préhistorique avec des chiées de dinosaures en caoutchouc et des blondasses aux gros nichons.

On raconte que vous aviez des rapports tendus avec Lennon ?
Pas du tout. C'était un vrai pote. Vous voulez une anecdote ?

Volontiers.
Eh bien, j'avais composé "Hey Jude" inspiré par son fils Julian.

Ah bon et quel rapport entre "Jude" et "Julian" ?
Vous me voyez composer un truc comme "Hey Jule don't let me down" ?

Euh… Non.
Donc, j'avais écrit : "The movement you need is on your shoulder".

Ca veut dire quoi ?
Quelque chose comme "le mouvement dont tu as besoin est sur ton épaule".

C'est pas terrible !
Je vous le fais pas dire. Bon, c'est vrai que j'ai écrit des trucs assez monumentaux, mais là, faut le reconnaître, j'étais pas vraiment inspiré ce jour là. Ca arrive à tout le monde, même aux meilleurs. Eh bien John a trouvé ça génial et je l'ai gardé !

En effet, c'est une grande preuve d'amitié !
Pour sûr !

Paul, êtes-vous d'accord avec Lennon qui déclarait que vous étiez plus populaires que le Christ ?
Bon, il a dit beaucoup de conneries le John, mais pour une fois je suis d'accord avec lui. Le Christ, il a fait plein de trucs pas mal, c'est vrai. Marcher sur l'eau, multiplier les pains, ressusciter des mecs, fallait le faire ! Mais vous connaissez quelqu'un qu'a entendu parler de lui au fin fond de la Nouvelle-Guinée ?

Euh...
Personne ! Par contre, dites leur le mot "Beatles" aux sauvages de là-bas. Et en moins de deux, ils se mettent à chanter "Obladi oblada".

Vous retournez souvent à Liverpool ?
Liverpool, c'est ma ville, ma vie. Elle a été ma grande inspiratrice. C'est là-bas que j'ai composé "Mull of Kyntyre". A Liverpool, je suis un Dieu vivant. Vous n'imaginez pas tous les mecs qui s'appellent Paul comme moi. Y'a même une rue qui porte mon nom.

Ah bon ?
Oui, c'est l'impasse qui mène à la déchetterie.

Que pensez-vous de cette histoire vous annonçant mort à la fin des années 60 ?
C'était des conneries. La preuve : je suis toujours là.

En effet... Pourtant beaucoup y ont cru suite à l'explication de la pochette d'Abbey Road où vous marchiez pieds nus sur le passage pour piétons.
J'avais un putain de mal aux arpions ce jour là. Vu que le photographe nous avait fait passer une quinzaine de fois pour être sûr de réussir son cliché, j'avais fini par quitter mes chaussures.

Comment faites-vous pour paraître si jeune ?
Du bio et des légumes.

Vous êtes végétarien ?
Oui. Depuis que j'ai décidé de défendre les poulets.

Hein ?
Quand je me suis rendu compte que ces malheureuses petites bêtes souffrent et ont peur, j'ai dit : "stop, on arrête tout ! Dès demain, navet et chou à tous les repas !"

Ah bon ?
Pour sûr. Faut savoir que malgré son air con et sa vue basse, le poulet, c'est un animal hyper-sensible.

Si je comprends bien, vous êtes en quelque sorte un végétarien romantique.
Absolument et j'ai beau être Sir Paul parfois, le soir quand je pense aux poulets, j'avoue que j'ai du mal à m'endormir.

Merci d'exister Paul !
C'est tout naturel.

Vous êtes beau !
Je vous le fais pas dire.


Alors, j'ai quitté ce monument de la pop-music, ivre de ses paroles et littéralement transporté bien que me déplaçant à pied. Puis, pressé de rentrer écouter la musique de Sir Paul, j'arrivai rapidement chez moi. Alors que ma femme me reprochait à juste titre d'avoir oublié le pain en passant à Superette, je courus comme un fou vers ma chaîne hi-fi et mis "Hey Jude" sur la platine.

Hey Jude, don't make it bad.
Take a sad song and make it better.
Remember to let her under your skin,
Then you'll begin to make it
Better better better better better better, oh.

Na na na, na na na na, na na na, na na, na na na na, na na na hey Jude, Jud, Jud, Jud, Jud, Jud, Jud, Jud, Jud, Jud, Jud, Jud, Jud...

Ma femme s'écria alors :

- Putain, Biquet, tu peux pas un peu baisser le son ! On s'entend plus regarder la téloche !