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Pascal Obispo
L'interview



Ne reculant devant aucun sacrifice, j'ai rencontré le beau et sémillant Pascal Obispo sur le plateau d'une de ces belles émissions de variété qui font autant pour la chanson française qu'Intervilles pour la culture de notre beau pays. Pascal Obispo est le chanteur préféré de la concierge de mon immeuble. Elle aime aussi beaucoup Phil Collins. En fait, elle aime surtout les chauves qui occasionnellement chantent. Moi c’est pareil, j’aime beaucoup Mariah Carey. Quoi qu'on puisse en penser, Pascal Obispo est un chanteur qui plaît beaucoup à tous ceux qui aiment les chauves qui chantent. En plus, ce qui ne gâte rien, il fait de la variété française...

 

Pascal, vous vous êtes laissé pousser les cheveux ?
Pas du tout. C'est une moumoute branchée sur 220. Bon, c'est pas facile pour se déplacer mais faut savoir que le crâne toujours exposé aux quatre vents, ça va un moment puis, dès novembre et les premiers frimas, il faut penser un peu à se protéger parce que ça caille un max au niveau des pariétaux. Faire des concerts en plein air, c'est bien beau mais manquerait plus que j'attrape une angine à l'occiput.

Pascal Obispo, c'est votre nom à vous que vous avez ?
Pas vraiment. Disons que je m'appelle en réalité Tino Obispo, parce que ma mère adorait "Tchi tchi" du grand Tino Rossi. Je t'en chante un passage a capella ?

NON !
?!?

Pourquoi ce prénom Pascal ? Est-ce, quelque part, un hommage au grand Blaise Pascal, un des plus beaux fleurons de la littérature française ?
Pas du tout. Qu'est-ce que tu vas chercher là. C'est un hommage à Pascal Légitimus, qui est un peu le Fernand Reynaud martiniquais à mon avis, et je le partage largement : "N'golo, n'golo", c'est marrant, non ?

D'aucuns affirment que vous copiez Polnareff. Qu'en est-il exactement ?
Absolument pas. Et puis j'ai pas vraiment besoin de montrer mon cul sur des affiches pour vendre mes cds comme Paul Naref.

Je crois savoir que ce n'était pas le sien.
Raison de plus. Tu me vois payer quelqu'un pour montrer ses fesses ?

Oui.
Surtout en cette saison. C'est bon à lui faire attraper un rhûme à l'arrière-train.

J'ai lu dans France-Football que vous êtes un fan de foot. Que pensez-vous de Fabien Barthez, cet autre divin chauve ?
J'avoue que l'écouter chanter, c'est un truc à te faire acheter la discographie complète de Jean Louis Aubert. Je préfère nettement quand il crache. Ca lui réussit mieux.

Pascal, quels sont vos projets, là, tout de suite ?
D'abord je vais quitter ma moumoute. Ca super brûle ce truc. Faudrait pas que ça me refile une insolation de crâne, là, au dessus entre les deux oreilles. Ensuite je vais composer une nouvelle comédie musicale.

Comment ça s'appelle ?
Les 7 mercenaires d'après le film avec Yul Brunner. Faut savoir que quelque part il a inspiré la coupe de cheveux qui m'a rendu célèbre. Je verrais bien Barthez dans le rôle principal. Tu trouves pas que c'est une super idée ?

J'aimerais mieux Jean-Louis Aubert.
Oui, mais il est pas chauve.

Pascal, vous avez écrit : "Je m'invente des moulins, des combats qui ne servent à rien". Ne seriez-vous vous aussi, quelque part, cet homme de la Manche qui court toujours après de chimères, cher au grand Brel ?
Il montrait son cul lui aussi ?

Oui. Mais plutôt dans un film. Et ce n'est pas sûr que ce soit le sien non plus.
En tout cas j'aime beaucoup Brel. J'ai même repris une chanson de lui.

Laquelle ?
"Holidays", ça s'appelle...

Holidays, tant de ciel et tant de nuages,
Tu ne sais pas à ton âge,
Toi que la vie lasse,
Que la mort est basse.

On dirait du Polnareff.
Tu rigoles ? Naref, c'est rien à côté. Même s'il a commis jadis une chanson bien en avance sur son temps.

C'était quoi ?
"Ovni please ovni"... Mais c'est tout. Le reste est assez pompé sur ce que je fais. D'ailleurs il a même écrit une chanson sur moi, ce Paul.

Quel Paul ?
Paul Naref bien sûr.

Ah, oui.

Je suis un homme
Comme on en voit dans les muséums,
Un Jules, un vrai, un boute-en-train,
Toujours prêt, toujours gai.
Pas besoin d'un référendum ni d'un expert
Pour constater qu'elles sont en nombre pair.

C'est de vous ça ?
Je veux, oui.

Pascal, n'y a-t-il pas un danger, comme vous l'avez écrit, qu'à force de se chercher partout, on risque de se perdre malgré tout ?
J'ai écrit ça, moi ?

Absolument.
Ca m'étonnerait vu que comme on me voit partout on risque pas de me perdre. T'as maté une émission de variétoche où j'y suis pas ?

Euh, non.
Ah, tu vois.

Je vous admire, là, Pascal, quelque part, et, en vous regardant, si j'osais, je dirais que vous êtes, quelque part, la variété française, quelque part.
Complètement. Et à la limite je rajouterai, pour être tout à fait complet, que je me sens plus variété française que Pascal Obispo, c'est dire.

Pascal, entre nous et pour finir en beauté, que vous inspire cette pensée du grand philosophe allemand Emmanuel Kant : “Merde, il pleut” ?
Et bien, figure-toi que l'autre jour, je me suis dit exactement la même chose, c'est fou non ?

En effet.
Du coup, j'ai remis mon bonnet. Manquerait plus qu'il me pousse des champignons sur l'occiput.


Alors j'ai quitté le talentueux Pascal Obispo, ce fringant porte-drapeau de la variété française dont la rencontre fut pour moi un moment inoubliable. Puis, je suis allé à Monoprix. Comme j'arrivais devant le rayon cds, alors que j'allais acheter, impatient, le dernier album d'Obispo, mon regard fut attiré par la pochette du nouveau cd de Mariah Carey. Après avoir hésité un instant, je décidai d'acheter celui de cette dernière. J'aime bien Mariah Carey même si occasionnellement elle chante.