No-Man,
c'est Steven Wilson (celui de
l'ex-Porcupine Tree, groupe
récent de bubblegum-prog)
et un certain Tim Bowness qui
chante plus souvent que Wilson
qui joue surtout de la guitare
sèche.
L'ensemble sonne comme les titres
les plus cool de Porcupine Tree
qu'on aurait allongés
sur une musique pas très
loin de celle de Brian Eno.
D'ailleurs il y a un Eno qui
intervient sur ce disque, il
s'appelle Roger. Il joue des
claviers, bien sûr.
Au début, tu as quatre
titres qui se suivent comme
un seul. Ca dure une bonne vingtaine
de minutes. A la première
écoute c'est assez agréable,
reposant. C'est nonchalant,
avec un rien de mélancolie
bien sûr. Tout n'est que
luxe, calme mais peut-être
pas volupté. Et au fil
des écoutes tu t'aperçois
qu'il n'y a pas plus à
découvrir qu'à
la première. En bonus,
tu as droit à un joli
solo de guitare électrique
aérien. Mais pas joué
par Wilson.
Quelques instruments peu usités
dans ce genre de musique (trompette
(dans "Together We're Stranger")
ou clarinette comme dans le
meilleur titre nommé
"Photograph In Black And
White") interviennent par
moments donnant un certain cachet
à l'ensemble. C'est agréable.
On a droit aussi à quelques
légers bidouillages électroniques
et plein de claviers, naturellement.
Sobres et amicaux. En plus il
n'y a pas de rythmique.
Parfois les thèmes sont
chantés avec la voix
trafiquée et des choeurs
rappelant Porcupine Tree comme
dans "The Break Up For
Real". Mais sans les passages
heavy. C'est tant mieux.
No-Man joue donc sur les climats,
les atmosphères. Sans
la moindre agressivité.
Tout en douceur. Parfois pas
loin du mièvre et sans
cette petite étincelle
et cet inattendu qui font oublier
que demain c'est lundi.
Cet album fort bien construit,
sans aspérités
et judicieusement produit me
laisse un peu sur ma fin. Mais,
étant sans agressivité,
il est le disque idéal
pour meubler quand on reçoit
du monde et qu'on veut encore
entendre de la musique.