J'ai tellement souvent emprunté à Musset le titre de sa pièce que je me suis finalement décidé à la lire. "Une porte" est une pièce en un acte - ou plutôt un dialogue - avec un comte amoureux qui le dit et une marquise amoureuse qui le cache. Pendant que le comte s'épanche en bons mots et en plaintes, la marquise se montre distante et blasée. Plutôt que d'entendre ces lassantes déclarations d'amour, elle préfère plaisanter et folâtrer. Vous l'avez compris, la marquise badine avec l'amour ! Nous sommes chez Musset, ne l'oublions pas. Alfredo illustre donc ici pour la énième fois son thème du badinage dans un court dialogue que vous pourrez lire entre 12h45 et 13h, en revenant de la cantine. Notons cependant que Musset et moi n'utilisons pas la métaphore de la porte dans le même sens. La mienne est entre les amants, la sienne est vis-à-vis des autres. Dans ma propre mythologie portienne, la marquise devrait la maintenir entrouverte et l'ouvrir chaque fois que le comte la ferme et ce dernier devrait lui dire "Madame, une porte doit être ouverte ou fermée" or chez Musset, chaque fois que le comte ouvre la porte de l'appartement, la marquise lui demande de la fermer et lui dit "Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Or voilà trois quart d'heure que celle-ci, grâce à vous, n'est ni l'un ni l'autre". J'en suis tout retourné.