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Une comédie tragique...

Montherlant
La Mort Qui Fait le Trottoir (1956)



Ce "Don Juan" (et non pas Dom Juan) permet à Montherlant d'utiliser ses thèmes favoris.

On retrouve le vieux personnage qui attend la mort comme Ferrante ("La Reine Morte") ou Don Alvaro ("Le maître de Santiago").

On retrouve la jeune fille sur laquelle repose l'intrigue comme Christine ("Celles qu'on prend dans ses bras"), Ines ("La Reine Morte") ou Mariana ("Le maître de Santiago").

On retrouve le thème de la paternité (moins marqué ici) comme dans "La Reine Morte" et "Le maître de Santiago".

Quand on sait que Montherlant n'a jamais eu d'enfants, était homosexuel et s'est suicidé parce qu'il était vieux, on finit par se demander s'il n'écrivait pas simplement ce qui l'effrayait, soit la vieillesse, la paternité et les jeunes filles.

Mais là n'est pas la question.

"Don Juan" est une pièce bavarde. Montherlant est, de toute façon, un auteur de théâtre bavard. Si vous regardez une page de "Don Juan" sans la lire, vous avez l'impression qu'il s'agit d'un roman. Il n'y a pas d'espace, pas de vide, rien. Ce n'est qu'un bloc où chacun a sa tirade. On dirait Woody Allen.

Inutile, donc, de chercher chez Montherlant la légèreté d'un Marivaux ou les réponses au tac au tac d'un Beaumarchais. Chez Montherlant, ça parle beaucoup avec toujours cette belle formulation.

"Don Juan" est une comédie tragique. C'est un homme "qui risque le pire". Don Juan est un homme dont le sens même de la vie est la mort. Don Juan est un homme qui aime hasta la muerte. C'est ce que signifie d'ailleurs le titre de la pièce "La mort qui fait le trottoir" dont "Don Juan" n'est que le sous-titre.

Evidemment, Montherlant ne peut se résumer en vingt lignes. Mais cette rubrique se veut brève et mon but n'est pas de vous expliquer le théâtre (ce que je serais bien incapable de faire, de toute façon).

Je terminerai donc sur une citation de Montherlant qui dit de "La mort qui fait le trottoir" : "Cette pièce ne peut être comprise que par des esprits très déliés et très cultivés : c'est dire que son avenir est sombre."

La citation : "A quoi bon avoir vécu, si je ne me souviens pas ?"

 

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LA CHRONiQUE D'UN AUtRE BOUQUiN _____________________________________________________________________________

L'iris De Suze
Jean Giono

 

...ce fut son dernier…