Elle m'a dit : "Mathieu, tu devrais lire Patrick Modiano". Il paraît qu'il aborde des thèmes qui sont miens et que ça me parlera ; alors je l'ai lu. Je ne suis pas contrariant, comme vous voyez. Le personnage principal de ce roman a quitté Paris pour s'installer dans un pays de langue espagnole non nommé. Il a fui son passé et vit de sa plume en écrivant des fictions idiotes pour une radio. Puis il rencontre une femme super gaulée qui pourrait être sa fille. Elle lui rappelle quelqu'un qu'il a connu dans sa vie précédente. "Vestiaire de l'enfance", c'est un peu une quête d'identité, l'obligation de se replonger dans son passé que l'on fuit. Modiano a de bonnes idées, outre la thématique principale. Ainsi, une riche américaine a demandé dans son testament à ce que son chauffeur attende le héros tous les jours pour le raccompagner chez lui (à pied). Tout le long du roman, il y a ce chauffeur qui est assis sur un banc et qui attend avant de noter les heures de départ et d'arrivée. Seulement, chez Modiano, chaque idée, aussi bonne soit-elle, n'a pas de suivi. Et surtout, il n'y a pas de fin. Peut-être faut-il remplir soi-même les trous.