lan McEwan
Sur
La Plage De Chesil (2007)
Ian McEwan est l'un des tous meilleurs
écrivains anglais actuels
et une "voix essentielle
de la littérature contemporaine".
Il a écrit quelques bouquins,
a été adapté
au ciné récemment
et pourtant, avant de lire ce
roman, je n'avais jamais entendu
parler de lui. Est-il possible
qu'une voix essentielle reste
coite pendant trente ans ? Je
ne pense pas. Sans doute n'est-il
pas si essentiel ou bien son oeuvre
relève de l'underground.
Seulement, la littérature
de McEwan n'est pas du tout underground.
Son truc, à McEwan, c'est
la sexualité et, je cite,
le "rapport ambigu entre
les hommes et les femmes".
Ce sont des sujets pour public
féminin qui sont traités
(dans ce roman tout du moins)
avec une légèreté
et une pudeur pour public féminin.
Vous comprendrez que lorsque j'ai
lu que "Sur la plage de Chesil"
"pourrait presque avoir été
écrit par Flaubert",
je suis resté sans voix.
Flaubert était tout de
même un mec qui mettait
une semaine complète pour
écrire deux pages simplement
par souci de la phrase juste,
du rythme adéquat et de
la parfaite musicalité
de l'ensemble. Comparer le dénuement
stylistique de "Sur la plage
de Chesil" (volontaire ou
pas, là n'est pas la question)
et la richesse de "Salammbô"
est une idée pour le moins
saugrenue.
Bref, McEwan écrit simplement
sur un sujet féminin et
c'est d'ailleurs une femme qui
m'a prêté le livre
qui lui avait été
prêté par sa propre
mère. Je n'avais pas lu
un livre prêté depuis
juillet 2005 avec "Le joueur
d'échec" de Zweig.
Le compteur est remis à
zéro.
Ici, Danny et Paulette sont des
nouveaux mariés en route
pour le dépucelage. Nous
sommes dans l'Angleterre des années
60 et ils n'ont jamais goûté
la chose de leur jeune vie. Tout
le roman est purement descriptif.
Paulette et Danny ont dit ceci,
ils ont fait cela. De temps à
autre, alors que Danny a enlevé
une chaussure ou que Paulette
s'est allongée, McEwan
propose un flash-back sur leur
rencontre, leurs parents, Danny
joue au tennis, Paulette fait
du violon. McEwan se comporte
en "spécialiste"
distant. Il a un homme, une femme,
le coït imminent, le mariage,
le couple mais il ne s'y penche
pas, se contentant du procès-verbal
de leur nuit de noce et, régulièrement,
de leur passé anodin.
Finalement, après 140 pages,
McEwan en vient au fait. Vous
pouvez passer directement au chapitre
suivant si vous souhaitez garder
intact le dénouement de
cette histoire. Donc, disais-je,
le fait est qu'après une
éjaculation très
mal à propos, Paulette
s'enfuit sur la plage, pensant
être un trop mauvais coup.
Danny la rejoint bientôt,
pensant que Paulette est un très
mauvais coup (alors que c'est
lui qui a été victime
d'une éjaculation mal à
propos, je vous le rappelle).
Forcément, comme ils sont
jeunes et bêtes, Danny et
Paulette se disputent et... divorcent.
Ils ne se revoient plus par la
suite, Danny vit sa vie, voyage,
connaît d'autres femmes,
ses parents meurent de vieillesse,
il vieillit lui même mais
n'a jamais vraiment oublié
Paulette et n'a surtout jamais
essayé de savoir ce qu'elle
était devenue.
Qu'à voulu dire Ewan McIan
(ou l'inverse) avec ce final ?
1. Il est important de régler
certaines choses au risque de
les trainer sa vie durant.
2. Une erreur, en l'occurrence
une bêtise de jeunesse,
peut décider d'une vie.
3. Aucun tabou, parlons de cul
entre hommes et femmes.
4. Ne pas oublier de toujours
attendre cinq minutes avant de
prendre une décision importante.
5. Il faut coucher avant le mariage.
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LA
CHRONiQUE D'UN AUtRE
BOUQUiN
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Pas
De Lettre
Pour Le Colonel
Gabriel
Garcia Marquez
...El
coronel no
tiene quien
la escriba...
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