François Mauriac
Le
Baiser Au Lépreux (1922)
Jean est laid et complexé.
Un mariage arrangé lui
donne Noémi qui est belle
mais le trouve repoussant. Il
l'aime mais elle ne l'aime pas,
car le véritable amour,
me direz-vous, c'est d'être
aimé malgré soi-même
(si vous me permettez cette variation
d'une citation de mon alter-ego,
le grand Victor Hugo. Et je me
dis qu'avec "variation",
"citation", "ego"
et "Hugo", j'aurais
pu faire un beau quatrain). Conscient
qu'il la dégoûte,
Jean évite sa femme par
amour, jusqu'à crever.
Noémi, consciente qu'il
se sacrifie pour elle, en fait
autant en refusant les avances
du beau médecin sévèrement
burné. "Le baiser
au lépreux", du titre
au contenu, est éminemment
chrétien, comme l'est globalement
l'oeuvre de Mauriac. Il s'agit
ici d'un mariage pourri, d'un
amour à sens unique, de
l'absence de révolte chez
l'un comme chez l'autre mais ils
se retrouveront finalement dans
la défaite (ou dans la
victoire, selon le point de vue),
puisqu'ils se pourrissent la vie
consciemment, l'un par amour,
l'autre par principe. En somme,
ils sont malheureux, certes, mais
magnanimes. Et c'est bien là
l'essentiel (dans un roman).
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LA
CHRONiQUE D'UN AUtRE
BOUQUiN
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Le
Révizor
Nicolaï
Gogol
...Bon
enfant et
sympathique…
…
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