Guy De Maupassant
Bel-Ami
(1885)
Introduction :
Pour l'anecdote, j'ai lu une page
de ce roman à Maupassant,
au cimetière Montparnasse.
Il s'agissait de la page où
j'en étais à ce
moment là (lorsqu'ils se
rendent en fiacre au bois de Boulogne).
Peut-être que ceci créera
une nouvelle légende pour
dans cinq ou dix ans, même
si "Bel-ami" n'a pas
la primauté de la lecture
en cimetière puisque je
l'avais déjà fait
pour "La
dame aux camélias".
Le roman :
"Bel-ami" est un roman
naturaliste donc immoral. Il raconte
l'ascension sociale d'un arriviste
nommé Georges Duroy, alias
Bel-ami, grâce au journalisme
et à ses conquêtes
féminines. Duroy est un
type qui serait loin d'être
ridicule en 2023, à condition
de se raser la moustache. Cet
homme fait les choses parce qu'il
peut les faire, ce qui définit
parfaitement notre époque.
S'il a comme finalité la
réussite sociale, il ne
semble pas agir par nécessité,
ni même forcément
par calcul. Il séduit parce
qu'il plaît et s'engage
par jalousie. Seulement Duroy
à une belle prestance et
une chance insolente qui le font
toujours s'engouffrer à
propos et sortir glorieux de ses
entreprises.
"Bel-ami" est donc un
roman dont le héros est
un anodin chanceux sans le sou
qui finit par être un riche
saligaud en vogue. Le roman est
aussi une galerie de portraits,
comme ça se faisait au
XIXe siècle : portraits
du milieu politico-journalistique,
de la bourgeoisie parisienne,
des femmes (Clothilde, Madeleine
(magnifique, Madeleine), Virginie
et Suzanne) et de Paris par l'intermédiaire
de quelques lieux où j'avais
prévu d'aller après
ma première lecture. Maupassant
a son style incisif : très
peu de descriptions, très
peu de figures de styles et quelques
passages pertinents, notamment
sur la hantise de la mort.
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