L'autre
soir, je suis allé voir et
écouter Marillion en concert.
Ca s'est passé à l'Usine
à Istres.
Je
n'aime pas réellement Marillion.
Trop pop, trop gentil, trop lisse...
trop. Mais je n'avais aucun motif
de ne pas y aller. En effet, l'Usine
se trouve à deux pas de chez
moi. Soit un gros kilomètre.
En
plus, mes habituels compagnons de
concert tenaient à y assister.
Il y avait là mon beau-frère
Jacques, un fan du groupe, son fils
Guillaume, guitariste en herbe,
soliste d'un trio de heavy-metal
et Nazca celui qui fait son cinéma
ici même sur effet larsen.
Il avait laissé tomber pour
l'occasion ses fréquentations
habituelles des salles obscures.
Pas vraiment fan, il n'aime que
deux chansons du groupe. A savoir
"Beautiful" et "Three
minute boy". Il a même
rajouté : "J'espère
qu'ils les joueront."
En
conséquence, j'ai sauté
le pas.
Vers
21 heures nous sommes partis (en
voiture) car il faisait un temps
exécrable à ne pas
mettre un progueux dehors et encore
moins moi qui suis très frileux
de nature.
J'ai
donc enfilé mon gros pull,
mon anorak, mon bonnet, mon écharpe
et sous les rires de mes trois compagnons,
nous avons pris la direction de
l'Usine. A peine deux petites minutes
sous les accords de "Finally
free" de Dream Theater (le
passage avec la batterie) nous voilà
arrivés.
Les
abords de l'Usine sont bondés
de voitures. Il est difficile de
se garer. Nous sommes obligés
de le faire au diable vauvert dans
un pré. Nous passons à
pied devant le batiment assez horrible.
On y a ajouté deux pseudo
cheminées pour faire plus
vrai.
Puis,
nous faisons la queue un bon quart
d'heure devant l'entrée.
Le froid est intense. Je passe mon
pull à Nazca peu couvert.
On
discute un peu avec deux filles.
Je suis étonné de
voir des gens si jeunes (pas loin
des vingt ans) venir assister à
un concert de Marillion.
Jacques
me dit qu'il a oublié son
appareil numérique. C'est
regrettable. On n'aura pas de photos
à mettre dans cet article.
Finalement
nous entrons. Un mec costaud me
fouille à l'entrée.
Comme je suis caché sous
mon bonnet et mon écharpe,
ça le fait rigoler. Il me
dit en souriant : "On dirait
qu'il fait froid dehors".
Nous
arrivons d'abord dans une sorte
de bar. Il y a déjà
plein de monde. A gauche, les affiches
des anciens et futurs spectacles
: Robert Plant (zut, je l'ai raté
!) Arthur H., Luke et Deportivo
(bof) et d'autres dont les noms
me sont inconnus. A droite il y
a l'habituel stand. On y vend des
cds bien sûr. Mais je n'ai
pas acheté "Marbles".
On
se dirige rapidement vers la salle
de concert plutôt vaste et
déjà bien remplie.
Elle possède un plafond très
haut. L'ensemble ressemble à
l'intérieur d'un bâtiment
d'usine. Normal, c'est voulu. Ca
aide aussi sans doute à l'acoustique.
On est plutôt loin et debout
bien sûr. De plus, si tu es
petit, tu ne verras pas que Rothery
est gros à moins d'aller
te mettre bien devant.
Un
groupe joue encore. Il s'agit (Nazca
me le dira plus tard) de A day's
work. Ca me paraît logique
comme nom de groupe. Nous sommes
à l'Usine.
A
day's work n'est pas très
renversant mais il est à
la fin de son set. Et puis nous
ne sommes venus que pour Marillion.
Après
nous patientons une bonne demi-heure.
Le temps que le matériel
soit installé. En fond sonore
on entend des titres de Sinatra,
Dean Martin ou Bing Crosby. Jacques
est parti se boire une bonne bière.
Peu
à peu la salle se remplit.
Il y a beaucoup de vieux et quelques
jeunes.
Puis,
après un fond sonore genre
mauvaise musique classique, arrivent
les Marillion. Je ne connais pas
les titres des premières
chansons qui sont assez bien envoyées.
Mes deux voisins de gauche que j'ai
questionné à ce sujet
n'en savent rien non plus. Puis
arrive "Beautiful". Nazca
est satisfait. La sono est pour
une fois correcte. Et inutile de
mettre des boules quies.
Entre
deux titres, Steve Hogarth, habillé
d'une ample chemise blanche et d'un
blouson noir, signale que le guitariste
- qui ressemble à un bénédictin
avec sa longue frange sur le front,
sa tonsure et son aspect plutôt
enveloppé - s'appelle Steve
Rothery (prononcer: wôzery).
Je le savais déjà.
Sur
scène, on a Trewavas le bassiste
qui se déplace sans arrêt
de gauche à droite en faisant
plein de petits bons. Il assure
les choeurs aussi. Il a l'air heureux
d'être là. Kelly, le
chauve, est debout derrîère
ses claviers (un devant, un autre
à sa droite). Il est très
concentré. A gauche, un peu
en retrait, il a quelqu'un qui m'est
inconnu qui s'affaire devant des
claviers. Derrière la batterie
il doit y avoir Mosley, je suppose.
Il était bien caché.
Je ne l'ai jamais vu durant tout
le show.
Vers
le quatrième titre - quand
Rothery prend sa guitare à
double manche -, la sono se gâte.
On se croirait au Rockstore de Montpellier,
au Portail Coucou de Salon et même
au Jaz de Rod des Pennes Mirabeau,
les salles où j'ai l'habitude
me de rendre. Heureusement après,
tout s'arrange.
Marillion
joue beaucoup de titres que je ne
connais pas. Mais on a droit à
l'excellent "Out of this world",
un de ceux que je préfère.
Hogarth assure le spectacle. Il
porte la musique du groupe de belle
façon. Le son des claviers
de Kelly est varié et propre.
La batterie de Mosley sonne bien.
Le basse de Trewavas ronfle un peu
trop (mais ce n'est pas sa faute).
Mais celui que je préfère
c'est Rothery dont les solos sont
superbes et le son de guitare excellent
malgré quelques passages
un peu trop cristallins mal réglés
par la sono. D'ailleurs derrière
moi il y avait un puriste pestant
tout de temps contre le préposé
au son criant des "pendez-le
!" ou autre "merde, la
basse !" pas toujours justifiés.
Bref
Marillion me surprend agréablement.
Sa musique qui, at home, était
un peu fade et souvent chiante,
prend ici une autre dimension. Plus
virile, plus puissante, plus "rentre
dedans". Nous sommes en live
et tout change bien sûr.
A
part quelques titres un ton en dessous,
daubes assez épuisantes,
Marillion propose donc un show de
qualité. Bien sûr,
à la fin, ils partent, reviennent,
repartent, reviennent. Puis, ils
jouent un "Cathedral wall"
nettement meilleur que l'original
et un énorme "Neverland"
où Rothery explose.
Puis,
la lumière revient dans la
salle. On comprend que c'est fini.
Alors,
nous sommes ressortis dans le froid
glacial. Nous avons repris la voiture.
Sur la cassette, il y a avait encore
Dream Theater. C'était "Misunderstood".
Une minute de Labrie qui chante
et nous revoilà chez moi.
On a discuté un peu du spectacle,
bien sûr. Dans l'ensemble
on était satisfaits. Marillion
avait fait du bon boulot à
l'Usine. Puis, Jacques et Guillaume
sont repartis dans leur Var lointain.
Après,
avec Nazca, on a regardé
le match de l'OM à la télé.
Ils ont gagné. C'est sûr
que c'était en fin de compte
une bonne soirée.
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