Magellan, c'était les
frères Gardner aujourd'hui
tous les deux décédés
et même si c'est bien
triste bien sûr, ça
n'a pas du coup donné
à cette oeuvre une valeur
qu'elle n'a malheureusement
pas.
Et
Magellan aurait pu d'ailleurs
s'appeler Gardner au lieu de
Magellan. Mais ça aurait
fait moins prog.
Oui,
Magellan, c'est du prog. En
plus, ils n'étaient pas
vraiment seuls à jouer
dans cet album, les Gardner.
On y trouve entre autres Steve
Walsh, musicien dont tu as sûrement
entendu parler si tu écoutes
(ou écoutais) Kansas
un gros truc assez pâteux
et américano-hardo-prog
des années 70 qui eut
toto fait de virer tôt
- non, c'est le contraire -
avant de tenter de revenir à
ses premières amours.
Eh oui, on y revient toujours...
moi-même.
Bon, tu ne t'en rendras peut-être
pas compte à l'écoute
mais il était là,
le Walsh, c'est sûr, son
nom est écrit à
l'intérieur du livret
très beau, propre et
lisible semblable à ceux
des derniers Floyd ou Arena.
Oui, Magellan, c'est du prog.
En
outre, Magellan, c'était
un navigateur qui cherchait
de nouvelles terres. Oh, combien
de progueux, combien de capitaines,
qui sont partis joyeux pour
des courses lointaines, dans
ce morne horizon se sont évanouis
! Les Magellan, ils sont partis
sûrement aussi joyeux
mais leur musique est allée
nulle part et ne va sûrement
pas tarder malheureusement à
disparaître, dure et triste
fortune, dans une mer sans fond,
par une nuit sans lune, sous
l'aveugle océan, à
jamais enfouie dans la brûme
où se perdent les oeuvres
quelconques.
Versons une larme, veux-tu,
sur cette fugitive petite chose.
En plus, si tu te contentes
du premier titre, le mal nommé
"Symphonette", tu
auras déjà une
bonne idée de l'album
en lui-même. Après
cette intro instrumentale un
peu prétentieuse quand
même, les Magellan ne
se contrôlent plus et
tels des navigateurs luttant
contres les éléments
déchaînés
dans quelques quarantièmes
rugissants, souffrent, guidant
tant bien que mal leur rafiot
qui vogue dans des eaux tellement
agitées qu'on se demande
si on y entend encore de la
musique.
Magellan, c'est ici répétitif
pour remplir et compliqué
pour faire compliqué
et ne possédant aucun
sens mélodique. Assaisonnant
le tout de claviers plus qu'il
n'en faut.
Et finalement, le duo portait
assez bien son nom car il ne
savait réellement pas
où il allait et voguait
un peu n'importe comment dans
des eaux bien troubles.
Ô,
combien de progueux...
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l'image
du jour
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Les
moments les plus dramatiques
de la
longue et douloureuse
histoire de la musique
!

Robert
Fripp préférant
s'en aller plutôt
que
d'avouer à
Magellan qu'il fait
du rock progressif.
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