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Ô, combien
de progueux

Magellan
Symphony For A Misanthrope (2005)

 


Magellan, c'était les frères Gardner aujourd'hui tous les deux décédés et même si c'est bien triste bien sûr, ça n'a pas du coup donné à cette oeuvre une valeur qu'elle n'a malheureusement pas.

Et Magellan aurait pu d'ailleurs s'appeler Gardner au lieu de Magellan. Mais ça aurait fait moins prog.

Oui, Magellan, c'est du prog. En plus, ils n'étaient pas vraiment seuls à jouer dans cet album, les Gardner. On y trouve entre autres Steve Walsh, musicien dont tu as sûrement entendu parler si tu écoutes (ou écoutais) Kansas un gros truc assez pâteux et américano-hardo-prog des années 70 qui eut toto fait de virer tôt - non, c'est le contraire - avant de tenter de revenir à ses premières amours. Eh oui, on y revient toujours... moi-même.

Bon, tu ne t'en rendras peut-être pas compte à l'écoute mais il était là, le Walsh, c'est sûr, son nom est écrit à l'intérieur du livret très beau, propre et lisible semblable à ceux des derniers Floyd ou Arena. Oui, Magellan, c'est du prog.

En outre, Magellan, c'était un navigateur qui cherchait de nouvelles terres. Oh, combien de progueux, combien de capitaines, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, dans ce morne horizon se sont évanouis ! Les Magellan, ils sont partis sûrement aussi joyeux mais leur musique est allée nulle part et ne va sûrement pas tarder malheureusement à disparaître, dure et triste fortune, dans une mer sans fond, par une nuit sans lune, sous l'aveugle océan, à jamais enfouie dans la brûme où se perdent les oeuvres quelconques.

Versons une larme, veux-tu, sur cette fugitive petite chose.

En plus, si tu te contentes du premier titre, le mal nommé "Symphonette", tu auras déjà une bonne idée de l'album en lui-même. Après cette intro instrumentale un peu prétentieuse quand même, les Magellan ne se contrôlent plus et tels des navigateurs luttant contres les éléments déchaînés dans quelques quarantièmes rugissants, souffrent, guidant tant bien que mal leur rafiot qui vogue dans des eaux tellement agitées qu'on se demande si on y entend encore de la musique.

Magellan, c'est ici répétitif pour remplir et compliqué pour faire compliqué et ne possédant aucun sens mélodique. Assaisonnant le tout de claviers plus qu'il n'en faut.

Et finalement, le duo portait assez bien son nom car il ne savait réellement pas où il allait et voguait un peu n'importe comment dans des eaux bien troubles.

Ô, combien de progueux...

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l'image du jour
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Les moments les plus dramatiques de la
longue et douloureuse histoire de la musique !

Robert Fripp préférant s'en aller plutôt que
d'avouer à Magellan qu'il fait du rock progressif.