ACCUEiL

disques

CHRONiQUES MUSiCALES

AUTRES

Peau de zébi

Luc Ferrari
Presque Rien (1995)

 


Va t'installer au lever du jour au bord la mer (attention au sable, c'est désagréable). Enregistre alors les bruits de moteurs, les pêcheurs, les vagues. Après, le soir dans les rues grouillantes, capte le bruit des gens qui parlent et bien d'autres choses encore et même aussi la musique, pourquoi pas ?

Puis, tu appelleras cela : "broutille", "que dalle", ou "presque rien". Tu verras alors arriver une palanquée de faux intellos tombant en pamoison devant ton "oeuvre" comme autant de mouches sur une grosse merde même pas fraîche. Ils t'affubleront alors de la ridicule appellation de musicien contemporain. Soit un gars qui aligne des sons les uns ajoutés aux autres comme l'a fait Ferrari qui a inventé la non-composition. Carrément de la non-musique.

C'est fort, non ?

Bien qu'étant presque rien, ça cause, ça crie, ça murmure, ça grouille. Ca vit. Ferrari crée à partir du vivant. On peut même appeler ça, sans passer pour un crétin, de la musique concrète. Il devient alors comme un chef d'orchestre qui dirige derrière ses manettes une symphonie pour bruits ambiants.

En vérité je te le dis, le seul mérite de Luc Ferrari est d'avoir utilisé un bon magnéto et, sans être équipé de ce dernier, tu peux arriver au même résultat un soir d'été en t'installant sur ton balcon le jour de la fête votive. C'est moins cher et en plus, il te sera même possible de participer.

Finalement, le seul petit reproche que je peux faire à l'enregistrement de Ferrari est qu'il n'est pas interactif. Du coup, ce presque rien devient peau de zébi.

_____________________________________________________________________________

un autre grand
moment de musique
_____________________________________________________________________________

En 1978, le groupe Black Sabbath était
bien en avance sur tout le monde !

Il avait déjà inventé Daft Punk.