A l'époque de cet album,
Lennon qui vient alors de s'allonger
pendant des mois sur le divan
de son psychanalyste, suite
aux conseils avisés de
son épouse qui lui trouvait
de gros problèmes psychologiques,
pousse son "cri primal"
au fil de chansons intimistes.
Ainsi, Lennon, content d'avoir
permis à son médecin
soignant de s'acheter une somptueuse
villa à Beverley Hills,
et enfin débarrassé
de ses problèmes d'enfance,
peut se lancer dans cet album
de la sérénité
retrouvée.
Les thèmes sont très
éculés, bien sûr,
mais traîtés de
façon sobre, avec justesse,
sensibilité et une certaine
crédibilité. "Plastic
on band" est donc efficace
sous une production judicieuse
et avec un certain feeling.
Avec ce Lennon "héros
de la classe ouvrière"
(c'est lui qui le dit), loin
des encombrants Beatles, on
atteint parfois le top ou pas
loin ("God", "Working
class hero", "Isolation"
ou "Remember") et
même certaine émotion
y est palpable ("Mother",
"Love" ou "My
Mummy's dead").
Ensuite, près de son
épouse attentionnée,
John Lennon devint ses propres
mots ni traître, ni vieux
mais juste John Lennon... Et
il publia, maintenant apaisé,
serein, et même, je crois,
avec de disgracieux bourrelets
au niveau de la ceinture et
peut-être même des
charentaises toutes neuves,
quelques albums sans le moindre
intérêt comme les
insipides "Double fantasy",
"Wall and bridges"
et autre "Mind games".