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Quelques titres
arrachent

Led Zeppelin
Physical Graffiti (1975)


Jadis, après quelques 33 tours simples, Led Zep se lança dans un double album. Avait-il tant de choses à dire ? L'écoute de cette oeuvre me fait penser le contraire.

D'abord, elle se trouve être un mélange de laissés pour compte des albums précédents et de nouveautés pas vraiment essentielles pour l'avenir du rock and roll... et du groupe même.

Etudions un peu cette double galette, je fais un long aujourd'hui et je compte bien que tu lises tout, hein ?

Cette oeuvre commence par un titre à la belle rythmique nommé "Custard pie", sorte de blues-rock rappelant le J. Geils Band avec un beau passage à l'harmonica mais rien de très renversant dans ce titre assez bateau. Ensuite, avec "The rover", on a droit à un beau riff. Robert Plant ne force pas trop. Le solo de Page est élégant et aérien. "In my time of dying" commence dans le bluesy puis arrive une rythmique très lourde. On a droit, au fil de ce titre, à une multitude de breaks changeant le rythme sur une assise pesante. L'intervention soliste de Page est intéressante. Le son est bon mais le titre ennuie rapidement car sans véritable direction et le morceau dure beaucoup trop longtemps et son côté répétitif lasse vite. "House of the holy" a un son un peu garage. La mélodie est correcte. Le solo de Page original mais un peu court. "Trampled underfoot" commence comme un titre funk mais le thème n'est pas très intéressant et le morceau s'éternise car trop répétitif et trop long. "Kashmir" est sans doute le meilleur titre de l'album. C'est bien construit, très attractif et le son est énorme. "In the light" change un peu des titres du premier cd (oui, nous sommes au deuxième). C'est plus travaillé, il y a des synthés et on dirait même du prog ! Ca se répète sans grande conviction et on s'ennuie rapidement. "Bron y aur" est un intermède plaisant, mais trop court, à la guitare acoustique avec de beaux effets et un bon son. "Down by the seaside" est un titre qui rappelle un peu Neil Young dans ses morceaux country. On y retrouve aussi quelques relents stoniens. Donc, rien de très accrocheur et peu de pertinence. De plus, il y a un changement de rythme au bout de deux minutes que rien ne semble justifier. "Ten years gone" a une belle intro dans le style des morceaux lents du précédent album. Le titre est correct avec une intéressante montée de tension. "Night flight" est rapide, ramassé avec un beau son d'orgue. C'est du bon Ledzep. "The wanton song" est assez quelconque. "Boogie with Stu" est un médiocre remplissage. Quant aux deux titres qui terminent cet album à peine moyen, ils sont dans la veine de la majorité des titres de cette oeuvre : quelque peu dispensables.

En fin de compte, ce double album a une production uniforme qui a sûrement plus vieilli que Jimmy Page. Mais, bon... il y a quelques titres qui arrachent et on peut toujours s'amuser un moment avec la pochette du 33 tours.