Jadis, après quelques
33 tours simples, Led Zep se
lança dans un double
album. Avait-il tant de choses
à dire ? L'écoute
de cette oeuvre me fait penser
le contraire.
D'abord, elle se trouve être
un mélange de laissés
pour compte des albums précédents
et de nouveautés pas
vraiment essentielles pour l'avenir
du rock and roll... et du groupe
même.
Etudions un peu cette double
galette, je fais un long aujourd'hui
et je compte bien que tu lises
tout, hein ?
Cette oeuvre commence par un
titre à la belle rythmique
nommé "Custard pie",
sorte de blues-rock rappelant
le J. Geils Band avec un beau
passage à l'harmonica
mais rien de très renversant
dans ce titre assez bateau.
Ensuite, avec "The rover",
on a droit à un beau
riff. Robert Plant ne force
pas trop. Le solo de Page est
élégant et aérien.
"In my time of dying"
commence dans le bluesy puis
arrive une rythmique très
lourde. On a droit, au fil de
ce titre, à une multitude
de breaks changeant le rythme
sur une assise pesante. L'intervention
soliste de Page est intéressante.
Le son est bon mais le titre
ennuie rapidement car sans véritable
direction et le morceau dure
beaucoup trop longtemps et son
côté répétitif
lasse vite. "House of the
holy" a un son un peu garage.
La mélodie est correcte.
Le solo de Page original mais
un peu court. "Trampled
underfoot" commence comme
un titre funk mais le thème
n'est pas très intéressant
et le morceau s'éternise
car trop répétitif
et trop long. "Kashmir"
est sans doute le meilleur titre
de l'album. C'est bien construit,
très attractif et le
son est énorme. "In
the light" change un peu
des titres du premier cd (oui,
nous sommes au deuxième).
C'est plus travaillé,
il y a des synthés et
on dirait même du prog
! Ca se répète
sans grande conviction et on
s'ennuie rapidement. "Bron
y aur" est un intermède
plaisant, mais trop court, à
la guitare acoustique avec de
beaux effets et un bon son.
"Down by the seaside"
est un titre qui rappelle un
peu Neil Young dans ses morceaux
country. On y retrouve aussi
quelques relents stoniens. Donc,
rien de très accrocheur
et peu de pertinence. De plus,
il y a un changement de rythme
au bout de deux minutes que
rien ne semble justifier. "Ten
years gone" a une belle
intro dans le style des morceaux
lents du précédent
album. Le titre est correct
avec une intéressante
montée de tension. "Night
flight" est rapide, ramassé
avec un beau son d'orgue. C'est
du bon Ledzep. "The wanton
song" est assez quelconque.
"Boogie with Stu"
est un médiocre remplissage.
Quant aux deux titres qui terminent
cet album à peine moyen,
ils sont dans la veine de la
majorité des titres de
cette oeuvre : quelque peu dispensables.
En fin de compte, ce double
album a une production uniforme
qui a sûrement plus vieilli
que Jimmy Page. Mais, bon...
il y a quelques titres qui arrachent
et on peut toujours s'amuser
un moment avec la pochette du
33 tours.