Et
rapidos, ils arrivèrent
au troisième épisode
de la saga zeppelinienne. Le
groupe vendait alors autant
que les Stones, les cheveux
aussi longs mais sans courir
forcément de droite à
gauche sur la scène et
sans les déhanchements
et les effets de bouche ridicules.
Et Page et ses acolytes ne voulaient
pas en rester là. Encaisser
les dollars en faisant toujours
la même chose. Non.
- Avançons encore ! a
sûrement crié Page.
- Où ça ? ont
interrogé les autres
d'une seule voix bien qu'ils
étaient trois.
- Vers la postérité
! a peut-être répondu
notre guitar-hero tout en remontant
une mèche capricieuse.
Alors, pour encore avancer,
la bande au zeppelin se lance
ici dans l'acoustique et le
folklorique. Malheureusement,
en plus d'un son qui n'arrange
pas vraiment les choses face
à la complexité
de certains thèmes, la
voix de Plant, acceptable dans
les titres franchement hard-rock,
me semble peu compatible avec
ce genre de morceaux. C'est
le cas dans "Friends",
titre original qui lorgne vers
le blues à la Canned
Heat et la musique du Maghreb.
Elle me gêne encore plus
dans "Hats off to (Roy)
Harper" où Plant
me semble à contre-emploi.
Toujours dans l'acoustique,
on trouve aussi "Gallows
pole", assez original mais
proposant malheureusement une
mélodie assez quelconque
et répétitive
faisant que le titre devient
vite épuisant. Par contre,
"Tangerine", "That's
the way" et "Bron-Y-Aur
stomp" (dans un style plus
musique folklorique) sont plus
intéressants sans être
renversants.
Les titres hard-rock me paraissent
nettement moins passionnants
que ceux d'autres albums. "Immigrant
song" (le meilleur proposé
ici), "Out on the tiles"
(qui rappelle beaucoup "Good
times bad times" du premier
album) et "Celebration
day", bien que déroulant
à cent à l'heure,
sont à peine sauvés
par une rythmique hyper-musclée
et une guitare tranchante.
- On avance encore, là
? a peut-être interrogé
Page, dubitatif et déjà
préoccupé à
piquer les premiers accords
de "Stairway to heaven."
Bref, cet album est un de ceux
de Led Zeppelin que j'aime le
moins même si j'y trouve
un grand moment, qui atténue
un peu ma déception,
avec "Since I've been loving
you", superbement bluesy
et l'un des titres majeurs du
groupe et du rock en général.