L'autre
jour, un peu las de me passer
mes cds de classique préférés,
je me suis dit, seul avec moi-même
(en vérité, on
était deux), nous nous
sommes dits, moi et moi, je
nous cite : "Tiens, si
je m'écoutais un bon
vieux zeppelin ! Le deux ferait
bien l'affaire ! Qu'est-ce que
tu en penses ?" Seul l'écho
répondit à ma
voix. Il faut savoir que j'ai
l'habitude d'écouter
la musique dans un pré
sur le haut plateau ardéchois.
L'acoustique y est de premier
ordre et les voisins peu regardants.
Je sortis donc le cd qui dormait
dans sa pochette depuis des
lustres et peut-être même
quelques lampadaires.
A l'écoute de cette oeuvre
antique, le mot "riff"
me vint rapidement à
l'esprit. Un riff présent
partout comme la marque de fabrique
de Jimmy Page. Il a le sens
du riff comme un rond-point
le sens giratoire. Il l'installe
constamment dans les esprits
et fait la différence.
- Je suis hanté : le
riff, le riff, le riff ! déclare
Page possédé.
"Whole lotta love"
démarre avec lui. Il
est vicieux. On appelle ça
un hit. Lourd. Imparable. Il
en faut obligatoirement sur
un album pour qu'il fasse le
tour du monde. Puis le petit
break délirant étonne
encore. Après le thème
revient plus féroce avec
une rythmique monumentale et
un solo de guitare meurtrier.
A ce moment précis, Led
Zeppelin est assassin. Plus
loin, deux thèmes proches
de la ballade, "What is
and what should never be"
et "Thank you" séduisent.
Ils sont là pour varier
les effets et plaire aussi,
pourquoi pas, à ceux
qui n'aiment pas forcément
le hard-rock. Explosion puis
calme. Tel est le leitmotiv.
Le
reste, c'est le blues revu et
corrigé à la sauce
psyché. Vulgarisation
d'un style. Recyclage étonnant.
Plein d'excès. Bordel
organisé. Gros effets.
Son brut. Energie. Puissance.
Changements de tempos. Et puis
"Heartbreaker". Page
y joue les Hendrix. Un solo
de batterie en malus dans "Moby
Dick", ils auraient pu
nous épargner ça,
les Zeps. Et la voix de Plant.
Ce n'est pas Patrick Juvet reprenant
"God save the queen"
dans un tribute aux Sex Pistols
mais... et toujours le riff
comme pour combler les manques.
La bande à Page asseoit
ses outrances seventies sur
un blues immuable. Et puis,
ils le peuvent les Zeppelin.
Ils sont tombés dedans
étant petits. "Les
racines, il n'y a que ça
de vrai" peut-on lire dans
Rustica. Et tout au
long de l'album, le gros dirigeable
tire aussi un peu sur la corde
mais elle ne casse pas. Du moins
pas encore.
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l'image
du jour
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Les
moments les plus dramatiques
de la longue
et merveilleuse histoire du
groupe Led Zeppelin !

Un
jour, Robert Plant ne sembla
pas très convaincu
par la nouvelle coupe de cheveux
de Jimmy Page.