Dans la famille Ryan, tous les frères meurent à la guerre, sauf James. Parachuté peu avant le débarquement en Normandie, il se trouve quelque part derrière les lignes ennemies. Le capitaine Miller part avec ses hommes à sa recherche afin de le ramener chez lui. En 1998, j'étais jeune et beau. Dans feu l'UGC Capitole sur la Canebière, j'ai vu "Il faut sauver le soldat Ryan". Dans mon road-book, j'avais alors écrit ceci : "Bon film de guerre avec son lot de batailles et d’étripage de soldats américains. Les scènes psychologiques sont souvent un peu absurdes et stupides, le message de paix et d’amour fait un peu rire mais le côté documentaire est très intéressant et impressionnant. Donc, en définitive, Ryan est un bon film, un chouïa choquant." L'idée est toujours là, aujourd’hui. La scène d'ouverture à Omaha beach est ce qu'il y a de mieux dans ce film (elle dure 20 mn). Dans une moindre mesure, on trouve le combat final (qui dure 25 mn). Le traitement stylé documentaire, cru et violent, est toujours cool même si de nombreuses fois revu depuis. Les couleurs sont désaturées, le film est majoritairement réalisé en caméra portée. Marquante également était la mort banale. Généralement les personnages principaux meurent glorieusement en sauvant l'humanité dans un fantastique panache de fumée. Ici un clampin leur met une balle dans le bide et ils meurent. En 1998, je n'avais jamais vu ça. Le reste du film est une sorte de road movie guerrier, avec des mecs qui vont d'un point à un autre et rencontrent diverses personnes. Ils se font des confidences, le soir, au coin du feu, un gars veut récupérer un gosse en pleine guerre (??!?), un autre n'a comme seul rôle que de nous dire qu'il est juif. Et puis j'ai appris une chose importante : celui qui pleure parce que ses frangins sont morts, c'est un con (joué par un jeune Nathan Fillion, d'ailleurs) alors que celui qui veut continuer à en découdre avec les Allemands quand ses frangins sont morts est un mec bien qui mérite de vivre.

PS : A noter la présence de nombreuses têtes connues, outre Tom Hanks : Tom Sizemore, Edward Burns, Matt Damon (en pleine bourre post "Will Hunting"), Barry Pepper, Adam Goldberg et Giovanni Ribisi (deux transfuges de "Friends" qui faisait fureur à l'époque), Ted Danson, Nathan Fillion, Bryan Cranston, Paul Giamatti, Dennis Farina et, on l'oublie trop souvent, le grand Vin Diesel alors inconnu.